L'endofibrose artérielle, le mal des cyclistes
L'endofibrose artérielle touche majoritairement des sportifs, qui pratiquent un sport d'endurance de très haut niveau. Quels sont les mécanismes en jeu ? Comment la soigner ?
C'est une douleur qui intervient durant un effort sportif intense. Elle court de la cuisse jusqu'au pied, et laisse une sensation de jambe engourdie. Cette douleur est le signe d'une endofibrose artérielle, un étranglement de l'artère iliaque qui se situe au niveau de l'aine et qui prive de sang la jambe.
L'endofibrose artérielle est une pathologie rare, méconnue et capable de ruiner la carrière d'un sportif professionnel. Découverte par des médecins français à la fin des années 80, elle touche en effet majoritairement des sportifs, qui pratiquent un sport d'endurance de très haut niveau : les cyclistes mais aussi des coureurs de fond ou des avironneurs.
Une lésion de l'artère iliaque
L'aorte véhicule le sang vers les membres inférieurs. L'artère se divise ensuite en deux autres artères pour alimenter chaque jambe. Il s'agit des artères iliaques. Elles permettent au sang d'alimenter chaque cuisse. L'artère iliaque a la particularité d'être située dans une zone très mobile correspondant au pli de flexion de la jambe.
Lorsqu'un sportif, comme un cycliste, réalise un mouvement de flexion de jambes, l'artère iliaque se plie et se déforme. Lorsque ce mouvement est trop répétitif, la paroi interne de l'artère s'épaissit : c'est l'endofibrose. À cela, s'ajoute une réduction du calibre intérieur de l'artère. On parle alors de sténose.
La sténose est le résultat d'un effort intense. Durant un exercice long et violent, le débit sanguin est énorme ce qui engendre un stress artériel important et aboutit à la réduction. Dans ces conditions, le sang est difficilement véhiculé dans toute la jambe ce qui provoque d'importantes douleurs lors des efforts intenses.
Endofibrose artérielle : le traitement chirurgical
Lorsqu'un sportif souffre d'endofibrose artérielle, deux solutions s'offrent à lui : soit il arrête le sport intensif, soit il décide de se faire opérer. La chirurgie la plus efficace consiste à retirer l'artère partiellement bouchée et la remplacer par une veine. Une chirurgie lourde et complexe.
Après la chirurgie, les sportifs sont accompagnés plusieurs semaines avant une reprise normale de leur entraînement, généralement au bout de trois mois. L'intervention, qui n'est pas vitale, n'est proposée qu'aux sportifs professionnels et aux amateurs de haut niveau qui ne peuvent se passer d'un entraînement intensif. Au CHU de Lyon, établissement de référence sur cette pathologie, seulement une vingtaine de patients sont opérés chaque année.