Cinq questions autour de la vaccination des adolescents
La vaccination des adolescents de 12 à 17 ans divise. Peu touchés par le Covid, il est recommandé de les faire vacciner pour permettre à la population française d'atteindre le seuil de l’immunité collective plus que pour se protéger.
Dès demain, les adolescents de 12 à 17 ans pourront se faire vacciner contre le Covid-19.
Quelles autorisations sont nécessaires ?
Les adolescents devront forcément être accompagnés d’au moins un parent lors de l’injection, qui ne pourra se faire que dans un centre de vaccination et seulement avec le vaccin de Pfizer/BioNTech.
Enfin les deux parents devront donner leur accord pour que l’enfant puisse se faire vacciner, et l’enfant devra lui aussi être d’accord. "Le code de la santé publique insiste sur l'obligation de prendre en compte également le consentement de la personne mineure", rappelle le Comité national d'éthique (CCNE).
Pourtant, rien n’est prévu sur le formulaire d’autorisation à signer par les deux parents, pour recueillir le consentement des adolescents.
Une décision prise trop vite ?
"La vaccination a déjà commencé dans certains centres et on a vu que c'était extrêmement simple", et "très bien accepté par les adolescents", explique Jérome Salomon, le directeur général de la Santé. "Ce sont eux qui ont le plus souffert de cette épidémie" et "beaucoup d'ados sont des ambassadeurs de la vaccination".
Mais cette ouverture de la vaccination aux plus jeunes divise : le CCNE regrette que les décisions concernant la vaccination des adolescents "aient été prises si rapidement", dans un contexte de décrue de l'épidémie.
Quels risques d'effets secondaires ?
"Y a-t-il une urgence absolue à commencer la vaccination dès maintenant, alors que plusieurs indicateurs sont au vert et que la rentrée scolaire de septembre pourrait signer le début de la campagne ?", s'interroge le comité, qui estime que le bénéfice individuel de la vaccination est "limité pour la santé physique" des jeunes.
Les formes graves de l'infection au Covid-19 sont en effet très rares chez les moins de 18 ans. Le comité demande aussi "un suivi de pharmacovigilance spécifique" des effets secondaires, au vu du faible recul sur la "sécurité de ces nouveaux vaccins chez l'adolescent".
Une vaccination pour les autres ?
Vacciner les adolescents doit donc surtout servir à protéger le plus grand nombre. En effet il est "peu probable" que l'objectif de l'immunité collective, qui nécessite de vacciner 80% à 85% de la population, "puisse être atteint grâce à la seule vaccination des adultes".
Mais "est-il éthique de faire porter aux mineurs la responsabilité, en termes de bénéfice collectif, du refus de la vaccination (ou de la difficulté d'y accéder) d'une partie de la population adulte ?", s'interroge le CCNE.
Une déception future ?
Le comité se pose aussi la question du risque de "briser la confiance” des jeunes qui se vaccineraient pour l'immunité collective. Car "les conséquences de la pandémie sur la santé psychologique et mentale des enfants, et surtout des adolescents, sont profondes et probablement durables".
Et les adolescents pourraient bien être déçus “si le retour à la vie normale" promis en échange de la vaccination "était compromis par l'arrivée de nouveaux variants" du coronavirus.