La vaccination obligatoire des soignants au coeur des débats
Dans une tribune au JDD, 96 médecins ont demandé au gouvernement "de prendre dès à présent la décision d'obligation vaccinale" pour les soignants exposant leurs malades au risque de contamination au covid.
Le débat sur la vaccination obligatoire des soignants contre le Covid-19 s'est poursuivi tout le weekend et l'exécutif va multiplier les consultations au cours des prochains jours, notamment autour de cette question.
Dans le JDD dimanche 4 juillet, plusieurs chefs de service devenus des figures médiatiques de la pandémie demandent une mesure "effective avant le début du mois de septembre" pour "éviter une quatrième vague", une crainte renforcée par la progression rapide du variant Delta, très contagieux.
Crainte d'une 4è vague cet été
"La vaccin, c'est une chance, pas une pénalité", a insisté dimanche soir le ministre de la Santé Olivier Véran, avertissant sur le risque d'une éventuelle résurgence de l'épidémie, notamment sous l'effet de ce variant Delta qui gagne du terrain dans de nombreux pays.
"Demander à un soignant de se vacciner, ce n'est pas le pointer du doigt," a lancé le ministre, qui assistait à une édition spéciale du festival de musique Solidays dédiée... aux soignants.
Un niveau de vaccination encore "insuffisant"
Il s'agit de "leur demander d’aller au bout de leur engagement", alors que certains vaccins sont déjà obligatoires pour eux, a rappelé Olivier Véran. Le taux de vaccination des soignants plafonne à 57% dans les Ehpad et 64% à l'hôpital, selon la Fédération hospitalière de France (FHF).
Un niveau qui "reste clairement insuffisant", a expliqué également dans le JDD le "Monsieur vaccin" du gouvernement, Alain Fischer. Et d'en conclure que "pour ces professionnels, on a atteint ce point de dernier recours" de l'obligation.
La vaccination, "la seule solution"
Les patrons du Medef et de la CFDT, Geoffroy Roux de Bézieux et Laurent Berger, ont déjà donné leur point de vue. Dans une tribune conjointe publiée par le JDD sous le titre "La vaccination, c'est la seule solution", ils se disent "attachés à deux principes : le volontariat et le secret médical.
Mais "le premier peut toutefois connaître des exceptions pour les salariés au contact du public au nom de l'indispensable protection des autres".
C'est le principal argument des partisans de la vaccination obligatoire des personnels de santé, alors que la pression décroît depuis plusieurs semaines sur le système sanitaire français.
Baisse des hospitalisations
Dimanche, 7.913 malades du Covid-19 étaient hospitalisés, au plus bas depuis le 9 octobre, en pleine montée de la deuxième vague épidémique qui allait conduire au reconfinement. Les soins critiques, réservés aux malades les plus gravement atteints, sont quant à eux revenus à leur niveau de fin septembre, avec 1.104 malades.
Le gouvernement n'entend donc pas étendre plus le débat sur la vaccination obligatoire.
"Aujourd'hui, notre cadre de travail, c'est les soignants, pas au-delà des soignants", a souligné une nouvelle fois dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur radio J. Pour lui, "la question de la vaccination obligatoire pour l'ensemble de la population à ce stade ne se pose pas", même s'il a appris "à ne jamais rien exclure pour l'avenir par principe".
Mais certains se disent déjà favorables à cette hypothèse, comme le patron du MoDem et Haut commissaire au Plan, François Bayrou dans le Grand jury RTL/LCI/Le Figaro. "Commençons par la persuasion et par l'incitation", a-t-il toutefois insisté.