L'Union européenne ne renouvelle pas son contrat avec AstraZeneca
L’Europe boude-t-elle le vaccin AstraZeneca ? Alors que de nouvelles commandes de vaccins sont passées avec Pfizer, le vaccin suédo-britannique reste, pour le moment, sur la touche.
L'Union européenne n'a pas renouvelé son contrat de fourniture de vaccins contre le Covid-19 avec AstraZeneca. C’est le commissaire européen Thierry Breton qui l’a annoncé, au lendemain de la signature d'un nouveau contrat de l'UE avec Pfizer. "Nous n'avons pas renouvelé le contrat avec AstraZeneca après le mois de juin. On verra, on regarde ce qu'il se passe", a-t-il déclaré sur France Inter et France Info.
Malgré ce signal plutôt décourageant, le commissaire européen a laissé planer le doute sur un éventuel renouvellement de contrat avec l’alliance Oxford/AstraZeneca: "Ce n'est pas encore fait, attendez", tempère-t-il, précisant que les renouvellements de contrat, comme celui de Pfizer/BioNTech, ne font que commencer. "On en aura d'autres", assure Thierry Breton.
Succès des vaccins à ARN messager
Emmanuel Macron a lui aussi maintenu l'incertitude. Le vaccin d'AstraZeneca "nous aidera à la sortie de crise", a-t-il insisté, "mais pour répondre aux variants, on voit que d'autres vaccins sont aujourd'hui plus efficaces".
L'UE mise désormais ouvertement sur les vaccins de deuxième génération, dits à ARN messager, comme ceux de Pfizer/BioNTech et de l'américain Moderna. Une technologie innovante, jugée plus efficace contre les variants sud-africain et brésilien. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé samedi un nouveau contrat pour acheter jusqu'à 1,8 milliard de doses de vaccins contre le Covid à Pfizer/BioNTech d'ici 2023.
AstraZeneca boudé
Le vaccin AstraZeneca a enchaîné les mésaventures. Entre les retards de livraisons, qui ont poussé l'UE à introduire une action en justice contre le laboratoire, les doutes sur l’efficacité du vaccin contre les variants, et les suspensions liées aux risques de thromboses, AstraZeneca est loin d’être populaire.
En France, seulement 75% des doses disponibles de ce vaccin ont été injectées. Soucieux d'amplifier la cadence de la vaccination, le Premier ministre Jean Castex a rappelé l'absence de "danger" lié au vaccin anglo-suédois.
Au total, l'AstraZeneca a entraîné "30 cas, dont 9 décès" de thromboses rares en France, sur plus de 3,8 millions de doses administrées selon l'Agence française du médicament (ANSM). Un “bon vaccin”, a renchérit le ministre de la Santé Olivier Véran, tout en précisant qu’il resterait probablement réservé aux personnes de plus de 55 ans.