E-cigarette : moins nocive pour l’organisme que le tabac

Une étude vient confirmer, sans grande surprise, que les substances toxiques caractéristiques du tabagisme sont présentes en quantité très largement inférieures dans l'organisme des ex-fumeurs qui suivent une thérapie de substitution ou utilisateurs d'e-cigarette, comparés aux fumeurs.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
E-cigarette : moins nocive pour l’organisme que le tabac

Vapoter des "e-liquides" contenant de la nicotine n’a pas grand chose de commun avec le fait de fumer une cigarette. La plupart des substances nocives liées à la combustion du tabac (goudrons, monoxyde de carbone…) sont soit absentes, soit produites en quantité beaucoup plus faibles dans le cas de la cigarette électronique. Ce constat motive depuis plusieurs années de nombreux cancérologues, addictologues et spécialistes des voies respiratoires à présenter ce dispositif comme une avancée en terme de santé publique.

Difficile, il est vrai, d’imaginer comment "faire pire" que la cigarette et sa vingtaine de substances cancérigènes avérées…

L’innocuité relative de son alternative électronique est donc une hypothèse très vraisemblable, que de nombreux chercheurs tâchent de confronter, au travers de diverses expériences. Or, jusqu’à présent, les études sur les effets à long terme du vapotage ont presque essentiellement été conduites en laboratoire, sur des machines (mesure de volumes de divers composés chimiques) ou sur l’animal.

Une étude sur l'homme

Une étude, récemment publiée dans la revue Annals of Internal Medicine, apporte de nouveaux éléments à notre connaissance des effets de l’e-cigarette sur l’être humain.

Celle-ci a porté sur 181 fumeurs (au moins 5 cigarettes/jour) et ex-fumeurs londoniens (depuis au moins six mois) utilisateurs d’e-cigarette ou de substituts nicotiniques tels que des gommes à mâcher ou des patchs.

Après avoir rempli des questionnaires détaillant leur relation passée et présente à la cigarette et à la cigarette électronique, les participants ont vu leur salive, leur urine et leur haleine analysées par les chercheurs [1]. Sans grande surprise, ces derniers ont trouvé, dans ces échantillons, des taux de substances toxiques et/ou cancérigènes nettement inférieures chez les anciens fumeurs utilisateurs d’e-cigarette et de substituts nicotiniques, comparés aux fumeurs. Les résultats étaient comparables parmi les ex-fumeurs sous substituts ou utilisateurs d’e-cigarette.

Dans le sous-groupe des fumeurs utilisant occasionnellement la cigarette électronique, les bénéfices du dispositif ne sont apparus que dans le cadre d’une seule substance chimique.

Les recherches se poursuivent pour évaluer les éventuels effets délétères de la cigarette électronique. Mi-2016, des chercheurs avaient publié des données suggérant que l’inhalation de la vapeur produite par certaines cigarettes électroniques (et certains e-liquides) modifiaient, dans les cellules nasales, l’expression d’un nombre de gènes plus important qu’avec une cigarette classique. Ces modifications épigénétiques apparaissaient inhiber la réaction inflammatoire à des niveaux comparables à ceux observés chez les fumeurs. Si ces résultats venaient à être confirmés, ils n’invalideraient toutefois pas l’opinion médicale très largement dominante, selon laquelle le vapotage est de loin préférable au tabagisme.

la rédaction d’Allodocteurs.fr


[1] Etaient notamment recherchés : les nitrosamines spécifiques au tabac et les composés organiques volatils (acrylamide, acrylonitrile libérant du cyanure…).