Tabac : la cigarette électronique de plus en plus utilisée pour arrêter de fumer
L’e-cigarette est de plus en plus utilisée comme outil de sevrage tabagique, selon Santé publique France. Le pourcentage d’adultes qui vapotent a ainsi grimpé d’1,1% en l’espace d’un an quand le nombre de fumeurs a chuté d’1,5%.
Moins de fumeurs mais plus de vapoteurs. Selon le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de Santé publique France publié le 28 mai 2019, la cigarette électronique est de plus en plus utilisée comme outil de sevrage pour arrêter de fumer du tabac. "Parmi les outils d'aide au sevrage tabagique (patchs et autre substituts nicotiniques, ndlr), la cigarette électronique est le plus utilisé par les fumeurs pour arrêter de fumer", relève ainsi François Bourdillon, directeur général de Santé publique France.
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3,8% des adultes vapotent quotidiennement
Les chiffres de l’agence sanitaire sont issus de son Baromètre santé, une enquête qu’elle réalise régulièrement par téléphone. Ces données "soulignent pour la première fois l'accroissement de l'usage de l'e-cigarette", selon François Bourdillon. Précisément, en 2018, 3,8% des adultes âgés de 18 à 75 ans disent utiliser quotidiennement la cigarette électronique. Une augmentation notable par rapport à 2017, où cette proportion n'était que de 2,7%.
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1,6 million de fumeurs de tabac en moins
Des chiffres à mettre en parallèle avec une chute du nombre de fumeurs quotidiens : comme l’avait dévoilé la ministre de la Santé Agnès Buzyn en mars dernier, le nombre de fumeurs quotidiens a baissé d'1,6 million depuis 2016, dont 600.000 au premier semestre 2018. La proportion de fumeurs de tabac quotidiens a ainsi baissé de 26,9% des adultes en 2017 contre 25,4% en 2018.
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Un vapoteur est presque toujours un ancien fumeur
Mais comment savoir avec certitude que les nouveaux vapoteurs sont bien les anciens fumeurs ? "Comme observé depuis son arrivée sur le marché au début des années 2010, l'e-cigarette attire principalement les fumeurs", commente tout d'abord le BEH.
Autre élément à noter : parmi les adultes qui fument du tabac tous les jours, huit sur dix ont déjà essayé la cigarette électronique. A l'inverse, seuls 6% de ceux qui n'ont jamais fumé de tabac ont déjà essayé de vapoter, et il est rarissime qu'un vapoteur n'ait jamais fumé auparavant, assure Santé publique France.
Enfin, plus de 40% des vapoteurs quotidiens fument également du tabac tous les jours (et 10% occasionnellement). Près de la moitié d'entre eux (48,8%) sont d'anciens fumeurs.
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Des conséquences sur la santé encore mal connues
Seule ombre au tableau : les conséquences sanitaires de la cigarette électronique sont encore méconnues. Ces e-cigarettes fonctionnent avec un liquide qui peut ou non contenir de la nicotine. Comme il n'y a pas de combustion de tabac, l'utilisateur n'est pas exposé aux substances toxiques de la cigarette, dont les goudrons. C'est pourquoi les tabacologues considèrent que leur usage est nettement préférable au tabac.
Mais difficile de quantifier précisément les conséquences du vapotage sur la santé puisque la cigarette électronique, apparue sur le marché depuis moins de 10 ans, offre très peu de recul aux scientifiques. En particulier, plusieurs études parues ces dernières années affirment que les cigarettes électroniques délivrant de la nicotine ne poussent pas à commencer à fumer, quand d’autres publications arrivent à la conclusion inverse.
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Diminuer les doses progressivement
Côté addiction, les liquides contiennent – le plus souvent – de la nicotine, la substance responsable de la dépendance au tabac. Néanmoins, la nicotine vapotée arrive moins vite au cerveau que la nicotine fumée, ce qui entraîne une dépendance moindre. Conséquence : cela permet au vapoteur de baisser progressivement la concentration en nicotine de ses liquides, jusqu’à s’en libérer totalement.