Ces malades qui se soignent avec du cannabis
Le débat sur la dépénalisation du cannabis, relancé le 14 octobre 2012 par le ministre de l'Education, Vincent Peillon, divise la classe politique. On compte en France 1,2 million d'usagers réguliers. Parmi eux, des fumeurs avec des pathologies lourdes ont recours au cannabis pour ses vertus thérapeutiques, dit "cannabis médical". Une consommation pourtant illégale.
Les malades défendent leur usage médical du cannabis
Atteints de cancer ou séropositifs, ils produisent et consomment du cannabis pour soulager leurs douleurs et demandent une plus grande tolérance de la justice.
Un assouplissement de la législation ?
L'usager de cannabis encourt un an de prison et/ou 3 750 euros d'amende. La production peut être sanctionnée par 20 ans de réclusion et plus de 7 millions d'euros d'amende. Un seul médicament à base de cannabis faiblement dosé est vendu sous conditions strictes, alors que d'autres pays comme l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas ou certains Etats américains admettent leur prescription.
Si quelques personnes ont été jugées et dispensées de peine ou relaxées, les malades, dans leur majorité, sont condamnés à du sursis avec mise à l'épreuve et à des amendes, explique Fabienne Lopez, présidente de l'association Principes actifs, regroupant une vingtaine de consommateurs de cannabis thérapeutique, souffrant de cancers, maladies dégénératives, VIH, ou hépatites.
Pour éviter le tabac, les malades consomment le cannabis en vaporisateur, qui permet d'ihnaler les particules de THC (substance active) sans fumer, et voudraient voir développer en pharmacie de tels médicaments. Du moins, ils souhaiteraient ne plus courir le risque d'être condamnés, sur la foi de leur dossier médical.
Cannabis sur ordonnance ?
Le 19 octobre 2012, sans rapport avec la polémique relancée par Vincent Peillon sur la dépénalisation du cannabis, près de 120 médecins, chercheurs, avocats ou juristes étaient réunis au Parlement européen (Strasbourg) pour débattre des utilisations médicales et pharmaceutiques du cannabis ou de ses dérivés. Ce colloque était co-organisé par l'Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM).
Aujourd'hui en France, si la consommation de cannabis est tolérée au cas par cas par les médecins, il n'est pas question de l'intégrer à un arsenal thérapeutique, encore moins de le prescrire. Car si le cannabis soulage certains patients, il a aussi des effets indésirables sur le cerveau, entraînant notamment des troubles cognitifs, avec un risque majeur d'addiction. Ce qui peut entraîner un "mésusage... non pas pour soulager la douleur, mais pour d'autres effets", comme le souligne Pr. Serge Perrot, médecin spécialiste de la douleur. Le cannabis comme médicament requiert donc la plus grande vigilance.
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