Méfiez-vous des tests ADN vendus sur internet !
Les Français ont de plus en plus recours aux tests ADN vendus sur Internet pour rechercher leurs origines. Dans son dernier numéro, le magazine Que Choisir met en garde contre le business de cette « génétique récréative ».
Vous avez envie de savoir d’où viennent vos ancêtres, vous êtes né sous X et vous recherchez vos parents, vous êtes passionné de généalogie, vous voulez tester votre paternité…? Comme de nombreux Français, pour de multiples raisons, vous êtes tenté par l’achat en ligne de tests ADN. Ces tests sont de plus en plus accessibles (premiers prix : environ 75 euros).
A partir d’un prélèvement à effectuer soi-même (le plus souvent dans la bouche), des sociétés implantées aux Etats-Unis, en Suisse, ou encore en Israël proposent d’étudier votre profil génétique.
En France, cette pratique est interdite. L’analyse d’ADN est réservée exclusivement à des enquêtes judiciaires ou des analyses médicales très encadrées comme le diagnostic prénatal ou l’oncogénétique. Toutefois, il est toujours possible d’acheter ces tests sur internet.
Dans un article publié dans son numéro de septembre 2019, le magazine Que Choisir met en garde les consommateurs sur le business de la « génétique récréative ». Le journaliste Cyril Brosset a acheté plusieurs tests et présente ses conclusions. « Globalement, ces tests sont fiables » résume le journaliste, mais il faut faire attention à plusieurs points :
- sélectionner attentivement les sociétés que l’on choisit et la formule qu’elles proposent. « Selon les entreprises, les résultats sont plus ou moins détaillés, note le journaliste. Ainsi, quand j’ai demandé à rechercher mon origine ethnique, les résultats annoncés étaient plus ou moins affinés selon les laboratoires. FAmilyTreeDNA et Igenea m’ont dit que j’étais « 100% originaire d’Europe » alors que MyHeritage m’a précisé avec des pourcentages de quelles régions d’Europe j’étais originaire ».
Attention à la médecine prédictive !
- se méfiez des sociétés de « médecine prédictive », comme le géant américain 23andMe. Ces sociétés promettent d’étudier le risque de cancer, de maladies cardio-vasculaires. Or, ces maladies dépendent d’un grand nombre de facteurs dont la plupart ne sont pas génétiques. Etre porteur d’un gène ne prédit pas l’apparition d’une maladie. A l’inverse, ne pas être porteur ne protège pas.
- se préparer à découvrir d’éventuels secrets de famille. « On peut par exemple, lors d’une recherche ADN, apprendre que notre « père » n’est pas notre géniteur » observe Cyril Brosset.
- s’inquiétez-vous du sort réservé à vos résultats. « Une fois décrypté, l’ADN est stocké dans une base de gérée par un laboratoire privé, remarque le journaliste. Si les acteurs du secteur assurent ne transmettre aucune donnée personnelle, il est difficile de savoir ce qu’il en sera dans 10, 20 ou 30 ans ».
- ne pas oublier qu’il est interdit de faire ces tests en France. Vous risquez une amende de 3750 euros . " Vous risquez peu si vous faites analyser votre propre ADN, mais un prélèvement sur votre conjoint à son insu est plus risqué…" note Cyril Brosset.