Coronavirus : la France se prépare à une situation similaire à celle de l'Italie
Pour faire face à la gravité de l’épidémie sur son sol, l’Italie a mis en place des mesures plus strictes que la France. Les autorités se préparent à la même situation de ce côté de la frontière.
Avec près de 2.300 cas de coronavirus et l'accélération de sa propagation dans le monde, la France prépare ce 12 mars de nouvelles parades, dans la perspective d'un "scénario à l'italienne".
Toute la matinée, le Premier ministre, entouré de cinq ministres dont ceux de la Santé et de l'Intérieur, a reçu les présidents des Assemblées et des groupes parlementaires, ainsi que les chefs de partis et les présidents des associations d'élus.
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Quelles pistes de mesures ?
A leur sortie, les participants ont mis en garde contre les répercussions de la crise sanitaire et réclamé des mesures comme un "bouclier anti crise" pour permettre aux entreprises et aux salariés de faire face.
Les responsables de l'opposition ont réclamé des mesures sociales et économiques. Les députés Les Républicains ont déposé une proposition de loi visant à "prévenir les difficultés de trésorerie des entreprises" et à "compenser les pertes d’exploitations" dans ces secteurs.
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Une allocution présidentielle à 20H
Le chef de l'Etat consacre de son côté "entièrement" sa journée à préparer son allocution télévisée de 20H00. Emmanuel Macron enchaîne les consultations avec les responsables de la lutte contre le virus, dont le ministre de la Santé Olivier Véran et le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.
Il s'agit de "faire le point sur l'état des lieux sur la base des études de modélisation de l'épidémie", selon l'Elysée.
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Accélération de l’épidémie
Le 11 mars au soir, Jérôme Salomon a prévenu que le virus circule "de plus en plus activement dans des territoires de plus en plus nombreux".
Le dernier comptage fait état de 2.281 cas, dont 105 grave et de 48 décès. Cela représente 15 décès de plus en 24 heures et près de 500 nouvelles contaminations.
Cette accélération trahit les nombreuses incertitudes qui subsistent face à l'évolution de ce virus encore mal connu. Pour M. Salomon, "le scénario italien, on doit s'y préparer ». Avec plus de 800 morts, la péninsule a décrété un confinement général de la population.
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« Demain, on sera dans la même situation » que l’Italie
Certains experts sont déjà alarmés. Le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Salpêtrière, juge "très probable" qu'un tel "scénario" se reproduise en France: "Moi je vous dis que demain, on sera dans la même situation" que l'Italie, a-t-il alerté sur LCI.
"Les (services de) réanimation se remplissent de manière extrêmement rapide (...) je vois ce qui se passe dans mon hôpital et c'est la même chose à Strasbourg, à Vannes… on sait qu'on en n'est qu'au début », s’inquiète le professeur.
Le ministre de la Santé a assuré en retour que toute la stratégie du gouvernement consistait depuis le début à "préparer les hôpitaux pour éviter que (la situation) soient trop tendue": "Aucun signal de saturation d'un service de réanimation n'a été enregistré dans un hôpital français" a-t-il affirmé.
De nouveaux foyers de contamination en France
En plus des foyers déjà identifiés notamment dans le Morbihan, le Haut Rhin, l'Oise ou la Corse, un nouveau point de contamination a été détecté dans l'agglomération de Montpellier. Crèches et établissements scolaires de 16 communes de l'est de la ville étaient fermés et les rassemblements non essentiels de plus de 50 personnes également interdits.
A Paris, la faculté de Tolbiac, fréquentée par 10.000 étudiants et personnels, a été fermée jeudi matin après qu'un enseignant a été testé positif au coronavirus. En Corse, tous les établissements scolaires resteront portes closes jusqu'au 29 mars pour limiter la propagation du virus qui touche 51 personnes.
Un premier cas a été détecté en Polynésie française (la députée UDI Maina Sage), après la Réunion touchée à son tour le 11 mars.
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Des conséquences pas seulement sanitaires
Déjà 3.600 entreprises ont demandé à bénéficier de mesures de chômage partiel pour environ 60.000 salariés, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Le tourisme, la restauration, l'événementiel et les transports sont particulièrement touchés.
La salle de l'Olympia, après bien d'autres, a annoncé le 11 mars sa fermeture jusqu'au 15 avril en raison de l'interdiction des rassemblements de plus de 1.000 personnes.
La ministre a également annoncé que les salariés transfrontaliers français travaillant en Allemagne et priés de rester chez eux par leur employeur "seront intégralement payés" par leur entreprise.
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A l’international
La décision de Donald Trump, qui a suspendu pour trente jours tous les voyages depuis l'Europe vers les Etats-Unis à partir du 13 mars, est aussi lourde de conséquences économiques, notamment pour le transport et le tourisme.
La rapide propagation du virus laisse présager un passage à la vitesse supérieure, comme l'a indiqué le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui parle désormais de "pandémie », avec ses conséquences économiques et sociales.