Covid : trop de patients prioritaires pour pouvoir prioriser les tests
La priorisation des tests "ne fonctionne plus", selon le ministre de la Santé Olivier Véran. En cause : le nombre trop "conséquent" de patients symptomatiques et de cas contacts, prioritaires pour les tests.
La "priorisation" des tests de dépistage du coronavirus "ne fonctionne plus" face à l'augmentation de la "pression sanitaire", a reconnu jeudi 24 septembre le ministre de la Santé, Olivier Véran, devant la commission d'enquête du Sénat sur la gestion sanitaire de l'épidémie de covid.
En effet, les patients symptomatiques et les cas contacts représentent désormais à eux seuls "un nombre conséquent" de tests à réaliser, a-t-il poursuivi.
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Symptomatiques, cas contact et soignants
A la fin du mois d’août, le ministre avait demandé aux laboratoires d’assurer un accès plus rapide aux tests pour trois types de patients : les personnes présentant des symptômes du covid, les personnes ayant été en contact avec un cas confirmé et le personnel soignant.
Et ce, quitte à demander aux autres publics, notamment ceux ayant besoin d'un test négatif pour voyager, d'attendre plusieurs jours pour se faire tester.
De plus en plus de prioritaires
Mais "plus la pression sanitaire monte, plus le nombre de gens positifs et de cas contacts monte, plus le public prioritaire augmente", a-t-il expliqué devant le Sénat.
"Face à cela, la priorisation demandée en août a fonctionné, jusqu'à ce qu'elle ne fonctionne plus. C'est allé très vite", a-t-il ajouté.
55% des résultats obtenus en 36h
Il a toutefois affirmé que si le délai de résultats de tests dans certaines métropoles était "problématique", cet embouteillage n'était "pas responsable de la reprise épidémique" actuelle. En moyenne, 55% des résultats sont rendus dans les 36 heures, et les deux tiers dans les 48 heures, avait indiqué le ministre le 23 septembre au cours d'un point presse.
Un retour à la "prescription obligatoire" ?
Le ministre a également estimé que les mesures telles que les 20 nouveaux sites de tests en cours de déploiement en Ile-de-France représentaient "des dispositions efficaces". De même, "les laboratoires s'apprêtent à faire encore davantage de tests demain", grâce notamment à l'achat de nouvelles machines d'analyse a-t-il ajouté.
"Si jamais nous étions en difficulté malgré" les nouvelles dispositions prises, "et si le nombre de cas prioritaires devenait tel que nous n'arrivions pas à faire face à l'objectif de la réduction des délais", le gouvernement pourrait revenir à la "prescription obligatoire" pour se faire tester, qui avait été supprimée mi-juillet. "S'il fallait le faire, on le ferait", mais "pour l'instant on n'en est pas là", a enfin précisé Olivier Véran.