Des laboratoires d'analyses en grève face à une prime covid insuffisante
Une vingtaine de laboratoires sont fermés pour cause de grève des salariés. Ces personnels épuisés par la multiplication des tests PCR réclament une prime covid de 1.000 euros et une augmentation de salaire.
Ils croulent sous les demandes de tests covid. Les laboratoires d’analyses médicales sont en première ligne depuis le début de la crise sanitaire et la cadence ne faiblit pas, bien au contraire. Les 20 laboratoires Biofusion du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Garonne et du Lot sont fermés depuis le 15 septembre en raison d'une grève des salariés lancée par les syndicats FO, la CGT et la CFDT .
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Une prime "dérisoire"
Il s’agit d’un des premiers mouvements de grève dans des laboratoires de biologie médicale depuis la multiplication des tests virologiques (PCR) en France, dont le nombre dépasse désormais le million par semaine. Cet objectif, fixé par le ministre de la Santé Olivier Véran, est synonyme de travail à la chaîne pour les laboratoires, dont les personnels fatiguent.
Selon la déléguée syndicale CFDT, Catherine Bellenque, tout est "parti de la petite prime reçue comme prime Covid". C'est "la goutte d’eau qui a fait déborder le vase". Pour elle, cette prime d'un montant de 250 euros "est dérisoire comparée à l’investissement du personnel qu’ils soient coursiers, secrétaires, techniciens, infirmières".
10% d’augmentation et 1.000 euros de prime
Les syndicats demandent aujourd’hui le paiement d'une prime covid de 1.000 euros "sans condition d'attribution" parce que "nous sommes, nous aussi, en première ligne".
"On a demandé une augmentation de 10% de nos salaires ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie au travail parce que nous avons des effectifs qui sont toujours limite" raconte la déléguée CFDT. "On travaille en surcharge pratiquement tout le temps, même hors période covid."
"Peur de l’agression physique"
Autre source d’inquiétude : les réactions des patients. "Notre plateau technique est capable de faire 1.500 tests par jour et nous sommes à 5.000" explique Catherine Bellenque. Ce qui occasionne du retard, et une "agressivité des patients qui s’inquiètent de ne pas avoir leurs résultats en temps et en heure (...) Pour toutes les secrétaires ou techniciens, c’est lourd à porter et très stressant" témoigne la déléguée syndicale.
"Il y a vraiment une peur de l’agression physique même si pour l’instant elle reste verbale. Les coups de téléphone ont été multipliés par 10. Les gens s’inquiètent, demandent à recevoir leurs résultats. On n'en peut plus", insiste-t-elle.
Un risque d’explosion sociale
Début septembre, François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB), avait alerté sur un risque d'"explosion sociale, si les personnels de laboratoires privés décidaient de se mettre en grève", rappelant qu'ils n'avaient rien obtenu lors des accords du Ségur de la santé.