“Il faut aller plus loin que le couvre-feu à 18h” selon Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil Scientifique
Invité du grand entretien de France Inter, le chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat nuance l’effet du couvre-feu dans certaines régions.
Le couvre-feu à 18h a-t-il eu un impact sur la circulation du virus ? Depuis sa mise en place le 16 janvier 2020, son efficacité a suscité de nombreux débats. Pour Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil Scientifique, directeur de l’ANRS et chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat : "le couvre-feu a eu un impact".
"Dans des pays comme le Royaume-Uni ou le Portugal, avec des restrictions beaucoup plus lâches, avec le variant leurs courbes ont explosé. Chez nous, ça a été freiné.” Cependant, à l’image d’une partie du corps médical, le professeur estime qu’il faut aller plus loin.
“Ce n’est probablement pas suffisant, dans un certain nombre de régions, donc il faut sans doute aller plus loin. Jusqu’où ? C’est la question, et il y a des courants différents. On ne peut pas dire “il faut absolument faire ça”, parce que personne ne le sait."
Fermer les écoles ?
Le professeur pense en revanche qu'une fermeture des écoles n'est pas nécessaire. "Moi personnellement, je pense que l’école est importante, que les enfants y aillent c’est ultra important. Je suis pour qu’on fasse attention à l’école, au moment des repas ou à la sortie. Même si les enfants ne transmettent pas plus le virus que les adultes, c’est un lieu de transmission mais le rôle de l’école est fondamental."
La dissonnance entre les scientifiques est une "richesse"
Un an après le début de l’épidémie en France, force est de constater que les dissonnances au sein de la communauté scientifique n’ont pas aidé la population à y voir plus clair. Pourtant, pour Yazdan Yazdanpanah ces désaccords ne sont pas inquiétants, bien au contraire.
"En médecine, on s’engueule tout le temps pour trouver la meilleure solution pour soigner un patient. Maintenant, tout le monde voit nos engueulades, mais pour nous c’est quelque chose de banal et de constructif. Le problème actuel, c’est ceux qui viennent faire ça à la télé, parce que le message passe mal."