Désinfectants frauduleux en Roumanie : une société pharmaceutique en procès
L’entreprise pharmaceutique roumaine Hexi Pharma, leader sur le marché roumain de la vente de désinfectants, est accusée d’avoir vendu des produits inefficaces aux hôpitaux du pays. Elle pourrait avoir été responsable de nombreuses infections.
Les autorités sanitaires roumaines ont découvert, en mai 2016, la présence de désinfectants non conformes dans une cinquantaine d'hôpitaux du pays, dont neuf des plus grands établissements hospitaliers de Bucarest. Ces faits pourraient avoir été à l’origine des nombreuses infections nosocomiales, souvent fatales, contractées par les malades hospitalisés. Hexi Pharma, société pharmaceutique spécialisée dans les produits désinfectants et fournisseur de 340 unités sanitaires roumaines, est mise en cause dans cette affaire.
Des désinfectants trop dilués
Les procureurs en charge du dossier ont révélé que 39 des 41 produits commercialisés par la société entre juin 2010 et mai 2016 présentaient une "concentration de substances actives et une efficacité biocide" non conformes. Ainsi, les enquêteurs accusent Hexi Pharma, sa directrice Flori Dinu et son chimiste Mihai Leva, d'avoir "entravé le combat contre les maladies contagieuses" dans plusieurs centaines d'établissements de santé en Roumanie. La société est également accusée d'"usage de faux", et ses responsables, de "faux".
Un scandale qui ébranle le système de santé
La révélation de ce scandale avait poussé Patriciu Achimas Cadariu, alors ministre de la Santé, à démissionner le 9 mai 2016. Ce dernier avait en effet tenté de minimiser la portée des infractions découvertes par les autorités sanitaires.
Par ailleurs, Dan Condrea, patron d’Hexi Pharma, s'était tué le 22 mai 2016 en heurtant un arbre de plein fouet alors qu’il conduisait. Les procureurs avaient conclu à un suicide.