L'hôpital Georges Pompidou rouvre ses blocs opératoires
Huit des neuf salles d'opération, fermées mardi dernier à l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris, en raison de la présence de "champignons filamenteux", ont été rouvertes ce lundi 18 juillet 2016.
Neuf salles du bloc opératoire 1 de l'hôpital Georges Pompidou avaient été fermées mardi 13 juillet, "par mesure de précaution" selon l'AP-HP.
Les résultats des prélèvements de surveillance de routine, effectués le 7 juillet 2016, avaient révélé la présence de champignons filamenteux, appelés Aspergillus, dans l'air de trois des salles de ce bloc opératoire interdisant toute intervention chirurgicale.
Après un "bio nettoyage complet" de ces blocs, de nouveaux prélèvements ont été faits jeudi. "Les résultats (...) confirment l'absence totale de champignons dans les neuf salles", a informé l'AP-HP dans un communiqué. La neuvième salle n'a pas été rouverte en raison d'un changement d'une des installations techniques de filtrage d'air qui ont également été vérifiées samedi.
Une réouverture prématurée ?
Selon une information du Figaro, cette réouverture serait prématurée. Le nettoyage de la dernière salle n'ayant eu lieu que vendredi, les résultats des prélèvements post-désinfection ne seraient pas encore fiables.
Interviewé par le quotidien, le Dr Francois Dromer, chercheur à l'Institut Pasteur et responsable du Centre national de référence des mycoses invasives et antifongiques, indique que "dans des conditions de surveillance d'un environnement, on attend quatre à cinq jours pour être certain qu'il n'y pas de champignon".
Aucun cas d'infection post-opératoire
L'AP-HP réaffirme qu'"aucun cas d’infection post-opératoire à Aspergillus n'a été identifié récemment". Elle souligne qu'"une seule intervention a dû être reportée durant la période de fermeture", les patients ayant été opérés dans les quinze autres salles des blocs opératoires de l'hôpital.
Une réorientation des activités de chirurgie orthopédique et digestive lourde avait été mise en place, de même que celle des urgences orthopédiques et polytraumatiques, en lien avec d'autres hôpitaux de l'AP-HP. Ces activités "reprennent sur le site", a indiqué lundi soir l'AP-HP.
Zoom sur l'aspergillose
C'est une maladie causée par des champignons appartenant à la famille des Aspergillus. Il existe plusieurs formes.
Celle qui atteint les poumons est appelée aspergillose broncho-pulmonaire ; elle est fréquente chez les personnes souffrant d'asthme ou de mucoviscidose et se manifeste par des sifflements et une toux. Elle se traite par antifongique.
Une autre forme est l'aspergillome : les champignons vont se développer dans une cavité laissée par une infection précédente des poumons, comme la tuberculose. Elle se manifeste par une toux chronique, une fatigue, une perte de poids et des crachats. Lorsque les antifongiques sont insuffisants, une chirurgie est nécessaire.
Les champignons peuvent également se localiser dans les sinus, provoquant une sinusite aspergillaire, qui peut être grave chez les personnes immunodéprimées.
Enfin, l'aspergillose invasive, à point de départ pulmonaire, se révèle très grave chez les patients dont le système immunitaire est déficient. En l'absence de traitement précoce, c'est la seconde cause de mortalité à l'hôpital.