Rougeole : les personnes non vaccinées doivent "faire un rattrapage"
Après le décès d’une femme de la rougeole à Poitiers, Agnès Buzyn demande aux non-vaccinés "de faire un rattrapage".
"Quand la couverture vaccinale de la population est insuffisante, les personnes les plus vulnérables attrapent" la rougeole, a expliqué Agnès Buzyn au micro de France Inter mercredi 14 février. La ministre de la Santé a par ailleurs indiqué que "dans certaines régions de France, la couverture est autour de 70 %", ce qui est "totalement insuffisant pour empêcher une épidémie d'émerger". En Nouvelle-Aquitaine en effet, l’épidémie de rougeole a déjà fait un mort. Dans ces conditions, Agnès Buzyn demande "à toutes les personnes qui ne sont pas ou qui n'ont pas fait vacciner leurs enfants de faire un rattrapage".
"Un décès sur 3 000 cas"
D’après la ministre, "pratiquement tous les cas de rougeole sont survenus soit chez des gens non vaccinés, soit n'ayant reçu qu'une seule dose dans leur vie, alors que deux doses étaient recommandées". Aujourd’hui, ces deux doses sont obligatoires "en raison de la gravité de la maladie", a expliqué Agnès Buzyn. "Dans une épidémie de rougeole, il y aura un décès sur 3 000 cas, une encéphalite avec séquelles pour 1 500 cas [...] et des pneumopathies beaucoup plus fréquentes", a-t-elle rappelé.
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Une femme de 32 ans, hospitalisée le 1er février au CHU de Poitiers pour une rougeole, a été placée en réanimation le lendemain. Elle est décédée des suites de la maladie. Depuis novembre, dans toute la Nouvelle-Aquitaine, 269 cas ont été recensés, et 66 ont nécessité une hospitalisation. Quatre d’entre eux ont été admis en réanimation.
"Il reste un énorme réservoir de sujets non-immunisés"
"C'est le reflet de l'histoire de la vaccination en France : il y a des gens de 20 à 40 ans qui ont grandi sans être vaccinés et se retrouvent aujourd'hui non-immunisés", a expliqué Daniel Lévy-Brühl à l'AFP. D’après le responsable de l'unité chargée de la vaccination à Santé publique France, "il reste un énorme réservoir de sujets non-immunisés, qui peuvent être demain les prochains cas de rougeole, voire de décès".
A la fin des années 2000, la France avait déjà connu une épidémie de rougeole de grande ampleur. On avait dénombré 20 décès liés à cette maladie, dont 95 % de nourrissons et de personnes immunodéprimées. Des décès qui auraient normalement dus être évités grâce à l’immunité de groupe. Aujourd’hui, la rougeole fait partie des 11 vaccins obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018.