Rougeole : pourquoi les experts craignent une explosion de cas cet été
La vaccination contre la rougeole reste encore trop faible en France. Le brassage des populations attendu à l'occasion des Jeux Olympiques fait craindre aux autorités sanitaires une explosion du nombre de cas.
Plus de 8 Français sur 10 sont favorables à la vaccination, selon un bilan publié par Santé publique France ce lundi 22 avril, début de la semaine européenne de la vaccination. Si le niveau de vaccination des Français a progressé en 2023, il "doit encore s'améliorer" contre certaines infections, alerte l'agence sanitaire.
C'est en particulier le cas de la vaccination contre la rougeole. Cette maladie est actuellement est en forte recrudescence, mais la couverture vaccinale reste toujours sous l’objectif des 95 %. Au vu de la situation, et du brassage de population occasionné par la venue de millions de visiteurs étrangers lors des Jeux olympiques de Paris 2024, "il est particulièrement nécessaire (...) de renforcer le rattrapage vaccinal de tous les enfants, adolescents et jeunes adultes nés après 1980 qui n’auraient pas reçu un schéma complet à deux doses", déclare Santé publique France.
Un vaccin obligatoire pour les enfants nés depuis 2018
La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse pouvant entraîner des complications graves, comme une encéphalite, une cécité voire la mort. C'est d'ailleurs l'une des principales causes de décès des jeunes enfants dans les pays n'ayant pas accès au vaccin, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
"La vaccination contre la rougeole est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 et recommandée pour les enfants nés avant cette date" rappelle l’Assurance Maladie. Le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) se déroule en deux injections : la première au bout de 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. “Chez les nourrissons qui doivent voyager dans un pays où la rougeole est très présente, la vaccination peut être pratiquée dès 6 mois. Ils seront ensuite vaccinés à 12 mois, et suivront le calendrier vaccinal habituel”.
Quelles sont les contre-indications à la vaccination ?
"Plusieurs situations peuvent contre-indiquer l'administration du vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)" met en garde l’Assurance Maladie. En particulier, si vous êtes allergique à l’un des composants du vaccin (substance active ou résidus à l’état de traces) la vaccination est contre-indiquée. Idem en cas de grossesse ou de prise de médicaments affaiblissant le système immunitaire.
Si votre enfant est malade, présente de la fièvre ou une infection, “le médecin peut également décider de reporter la vaccination contre la rougeole” poursuit la même source. N’hésitez pas à discuter de l’état de santé et des antécédents de votre enfant avec le médecin qui le suit.
À lire aussi : Le nombre de cas de rougeole explose dans le monde
Que faire si vous n'êtes pas vacciné ?
Si les vaccins de votre enfant ne sont pas à jour, vous pouvez consulter le pédiatre de celui-ci ou votre médecin traitant pour prévoir une vaccination de rattrapage. “Le vaccin rougeole-oreillons-rubéole est bien toléré et ne fragilise pas votre enfant” rassure l’Assurance Maladie.
Pour les adultes n’ayant jamais jamais été vaccinés, la vaccination contre la rougeole est toujours fortement recommandée, “surtout si vous êtes exposé dans votre métier (professions sanitaires, professions de la petite enfance…)”. Deux doses espacées d'au moins un mois sont alors nécessaires.
Le vaccin peut aussi être administré en urgence en cas de contact à risque. “Lorsqu'une personne qui n'a pas reçu deux doses de vaccin se trouve en contact avec une personne atteinte par la rougeole, il est recommandé de lui administrer une dose de vaccin dans les 72 heures qui suivent le contact” ajoute la même source. Cela concerne notamment les nourrissons entre 6 et 11 mois.
Le vaccin ROR est remboursé sur présentation de la carte Vitale, à 65 % pour les personnes de plus de 18 ans et à 100 % pour les enfants de 1 à 17 ans.