Sida : la prise précoce du traitement réduit la mortalité
Prendre des antirétroviraux dès le diagnostic d'une infection par le virus du sida (VIH) réduit fortement le risque de mortalité et d'autres complications, ont montré mercredi les résultats d'un vaste essai clinique international.
Cette étude appelée Start (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment) a été arrêtée un an plus tôt que prévu parce que les données préliminaires montraient que les personnes infectées par le VIH, traités dès le diagnostic, avaient 53% moins de risques de décéder ou de développer des maladies liées à l'infection, comparativement à un groupe témoin qui avait commencé le traitement plus tard, quand le système immunitaire s'affaiblissait avec un taux de cellules immunitaires CD4 était inférieur à 350/mm3 de sang.
Ces données combinées à celles résultant d'études précédentes qui montraient une réduction nette du risque de transmission du VIH à des partenaires sexuels sains, avec les antirétroviraux, plaident pour offrir ce traitement à tous ceux qui sont infectés, selon les chercheurs. L'étude Start est la première aussi étendue à démontrer qu'un traitement antirétroviral dès le début de l'infection est "bon" pour toutes les personnes séropositives, soulignent-ils.
Seuls un tiers des séropositifs sont traités dans le monde
On estime à 35 millions le nombre de personnes infectées par le VIH dans le monde et seulement à quelque 13 millions ceux qui bénéficient de ce traitement, selon les derniers chiffres. Bien que les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) recommandent de débuter le traitement antirétroviral immédiatement après le diagnostic, seuls un tiers des séropositifs sont traités, un grand nombre semblant ignorer être infectés car ils ne se sont pas fait tester.
Dans les pays en développement, étendre le traitement antirétroviral à tous les séropositifs serait très coûteux et imposerait une forte augmentation de l'aide octroyée notamment par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le programme américain Pepfar. Dans les deux cas leur budget stagne depuis ces dernières années.
L'étude Start, financée surtout par l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) avait débuté en mars 2011 dans 35 pays avec 4.685 hommes et femmes infectés par le VIH, âgés d'au moins 18 ans avec un âge médian de 36 ans. Environ la moitié des participants ont été choisis au hasard pour commencer une thérapie antirétrovirale immédiatement après le diagnostic, et l'autre moitié plus tard quand leur taux de cellules immunitaires CD4 tombait à 350 cellules par millimètre cube de sang, soit en-dessous de la normale.