Prévenir et soigner les IST
IST ou MST, quelles sont ces infections sexuellement transmises ? Quels sont les risques de contamination ? Un préservatif protège-t-il de toutes les IST ? Doit-on redouter une résurgence de la syphilis ? Quels sont les symptômes d'une inféction par les chlamydias ? On fait le point.
Qu'est-ce que les IST ?
Depuis plusieurs années, on constate une recrudescence de certaines IST, les infections sexuellement transmissibles. Syphilis, chlamydiae, condylomes, hépatite B... ces maladies font de nouveau parler d'elles. Si les IST se dépistent et se traitent assez facilement, leur lien avec la sexualité fait qu'il est souvent difficile d'en parler et d'aller consulter.
Ces infections sont provoquées par des microbes (virus, bactéries ou parasites) et se transmettent lors de relations sexuelles. Certaines d'entre elles se manifestent par un écoulement jaune au niveau de la verge, du vagin ou de l'anus, ainsi que par des sensations de brûlure, de douleurs au bas ventre comme dans le cas d'une blennorragie. Cette infection, plus connue sous le nom de chaude-pisse, est provoquée par une bactérie, le gonocoque.
D'autres IST se manifestent par l'apparition de petites verrues sur les organes génitaux ou l'anus, qu'on appelle condylome, il est provoqué par un papillomavirus.
Les petits boutons douloureux en forme de bulles responsables de démangeaisons, signent généralement un herpès génital. Alors que l'apparition de chancre (petite plaie indolore) désigne plutôt la syphilis. Elle se caractérise par une éruption sans démangeaisons. C'est le tréponème pâle, une bactérie qui en est à l'origine.
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IST : les centres de dépistage
À Paris, dans le quartier du Marais, se trouve le checkpoint, un centre de dépistage géré conjointement par l'association le Kiosque Infos Sida Toxicomanie et les hôpitaux de Paris. Ce lieu propose des tests de dépistage gratuits aux personnes de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).
Chaque jour, le checkpoint accueille une quarantaine de personnes venues pour un dépistage des infections sexuellement transmissibles. Grâce aux explications des médecins, les patients peuvent faire eux-mêmes leurs prélèvements. Seul le prélèvement de gorge est réalisé lors de la consultation. Les auto-prélèvements sont réalisés dans les toilettes du centre. La procédure dure à peine quelques minutes et les analyses des prélèvements sont réalisées presque instantanément. Une prise de sang est également réalisée lors de la consultation.
Le centre peut également proposer des dépistages rapides, mais uniquement pour le VIH et la syphilis. Pour que le résultat des tests soit fiable, il faut attendre trois mois après la dernière prise de risque, soit deux fois plus qu'après un dépistage classique. En cas de test positif, un accompagnement psychologique et médical est immédiatement mis en place directement à l'hôpital.
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Syphilis, le retour
Depuis 2000, la syphilis est sortie des livres pour redevenir une infection sexuellement transmissible tout ce qu'il y a de plus contemporaine. Depuis, le nombre de cas de cette tristement célèbre maladie n'a cessé d'augmenter à cause de la baisse de vigilance face au VIH. Une baisse de vigilance qui favorise aussi la transmission des chlamydiae, gonocoques, condylomes et autres herpès, dont la plupart des jeunes ignorent même l'existence.
À l'entrée des discothèques, préservatifs et documents d'information sont à disposition du public. Cette prévention sans tabou est basée sur des conseils simples à appliquer pour toutes les pratiques sexuelles.
Il est notamment très important de se protéger pendant les rapports buccaux car c'est principalement par cette voie que se transmet la syphilis ainsi que d'autres IST.
Cette maladie que l'on croyait depuis longtemps disparue, est observée en constante progression dans les centres de dépistage. Elle se transmet très facilement lors de rapports non protégés et entraîne une ulcération au niveau génital mais aussi dans la gorge.
Elle se traite par un antibiotique, soit par une injection unique de pénicilline, ou par des comprimés de doxycycline durant 2 semaines.
Condylomes, une infection génitale à papillomavirus
Le papillomavirus est une IST très répandue. Elle donne des condylomes (verrues génitales) sur les parties génitales. Le diagnostic est très facile à faire et cette infection se soigne bien.
Les lésions condylomateuses varient évidemment suivant le moment où elles sont prises en charge.
Selon la zone concernée et l'étendue des lésions, le traitement consiste soit en une chirurgie, soit en laser pour brûler les lésions. Si la brûlure supprime bien la lésion, le virus reste présent dans l'organisme. La surveillance doit donc se poursuivre car il peut générer de nouvelles lésions précancéreuses.
Le dépistage des infections à Chlamydia
Pour dépister bon nombre d'IST chez les femmes, un prélèvement vaginal est nécessaire. Il se fait chez le médecin ou en laboratoire. Pour les jeunes femmes de moins de 25 ans, il existe aussi l'auto-prélèvement vestibulaire.
L'auto-prélèvement vestibulaire est simple et permet de dépister plus de femmes qu'avec un prélèvement classique fait en laboratoire, en position gynécologique. Une fois le prélèvement réalisé, le laboratoire va analyser les résultats. Si le prélèvement est positif, le laboratoire engage un second test à partir du même échantillon pour confirmer la présence de la bactérie.
La chlamydia se transmet par la pénétration vaginale ou anale mais aussi par un simple contact peau à peau. Elle provoque peu de symptômes donc évolue à bas bruit, d'où l'importance du dépistage.
La bactérie peut malgré tout entraîner une stérilité du fait d'une salpingite, provoquer des grossesses extra-utérines, ou des complications pour le nouveau-né si la mère est infectée.
L'augmentation des infections sexuelles à gonocoques
Les infections à gonocoques sont elles aussi en augmentation.
Les infections à gonocoques sont des infections sexuellement transmissibles (IST ou MST) dues à la bactérie Neisseria gonorrhoeae. Elles touchent essentiellement des sujets jeunes, le plus souvent des hommes (environ 85%), chez qui elles provoquent des urétrites douloureuses ("chaude pisse").
La plupart des femmes infectées ne présentent aucun symptôme au départ, mais des pertes vaginales, des picotements urinaires pouvant apparaître quelques jours après l'infection. Cette dernière non traitée peut s'étendre et provoquer une atteinte des trompes (salpingite) pouvant altérer la fertilité.
Le diagnostic est relativement aisé chez l'homme en raison des symptômes (douleur en urinant, écoulement de pus) et le traitement par antibiotique est simple et efficace. En revanche, une infection non traitée peut être à l'origine de complications graves et favoriser la contamination par d'autres IST.
L'infection se traite par une injection d'antibiotique (ceftriaxone, gentamycine, ciprofloxacine).
Comme pour toutes les IST, l'usage du préservatif est le meilleur moyen d'éviter une contamination par le gonocoque. L'InVS recommande de consulter un médecin en cas de signes cliniques ou de prise de risque (rapport non protégé avec un partenaire occasionnel ou avec des partenaires multiples).
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