Hygiène, IST, sodomie... tout savoir sur la fellation
Selon deux sondages IFOP, 86 % des femmes hétérosexuelles et 92 % des hommes homosexuels disent avoir déjà pratiqué la fellation. Si elle est répandue, certaines affirmations à l'égard de cette pratique ont la vie dure. Voici un vrai-faux sur le sujet.
Elle peut provoquer une IST
Vrai
Plusieurs IST peuvent être transmises à celui ou celle qui fait une fellation sans préservatif : la syphilis, le papillomavirus, l'herpès mais aussi l'hépatite B, la gonorrhée, le chlamydia. Le liquide pré-séminal et encore plus le sperme peuvent contenir un germe et être contaminants.
Le risque de contracter le VIH avec une fellation est plus faible, comparé à une pénétration vaginale ou anale. Mais il n'est pas nul et il augmente en cas d'éjaculation dans la bouche. Ce risque est aussi augmenté s'il y a une plaie, même minime, dans la bouche ou des lésions sur le pénis.
Avec un nouveau partenaire ou lorsque l'on a plusieurs partenaires, il est vivement recommandé d'utiliser un préservatif et de faire des dépistages réguliers. En cas d'exposition au VIH, un traitement post-exposition peut être prescrit aux urgences, idéalement dans les 4 heures suivant le rapport à risque.
On peut enchaîner une sodomie puis une fellation sans risque
Faux
Pour comprendre, on peut faire un parallèle avec la pénétration vaginale après une sodomie. Enchaîner ces deux pratiques entraîne des risques parce que les germes contenus dans le rectum ne sont pas adaptés au vagin et peuvent provoquer une infection vaginale ou une mycose.
Dans le cas de la fellation, si elle est faite après une sodomie (sans changer de préservatif ou sans nettoyer le pénis), la muqueuse de la bouche est en contact avec le liquide pré-séminal, le sperme s'il y a une éjaculation ainsi que des particules de selles.
Il y a donc un risque d'infection si ces fluides et particules sont contaminés, a fortiori s'il y a une lésion dans la bouche. Les odeurs incommodantes peuvent être jugées très désagréables si le pénis n'a pas été lavé.
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La fellation, c'est obligatoire !
Faux
La fellation peut être ressentie comme un "passage obligé" avant la pénétration. Le contexte culturel y est pour beaucoup. La pratique de la fellation s'est diffusée de façon spectaculaire depuis les années 70 et 80. Le porno "mainstream" est fortement soupçonné d'avoir influencé la généralisation de certaines pratiques, comme la fellation. Même si elle était déjà pratiquée dans l'Antiquité, comme en témoignent certaines fresques.
Ce sentiment d'obligation peut conduire à un blocage ou à l'ennui, avec en corollaire une baisse de libido. Varier les pratiques durant les rapports est le meilleur moyen de chasser l'ennui et de stimuler le désir. Et si la fellation est faite parce que le partenaire l'impose, si elle heurte la pudeur ou si l'on se sent mal à l'aise, il ne faut surtout pas se forcer.
Ne pas aimer une pratique ou ne pas en avoir envie à chaque rapport est fréquent et doit être respecté par le partenaire.
Ce n'est pas hygiénique
Faux
La fellation est parfois jugée sale à cause de la proximité du méat urinaire (l'orifice par lequel est évacuée l'urine). Or l'urine est stérile. Comme le vagin, le pénis dispose d'une flore, appelée microbiote et composée de bactéries et de levures. Mais cette flore ne provoque pas de maladie, elle protège les muqueuses.
Alors qu'elle est considérée plus propre, la bouche comporte elle aussi un microbiote, avec plus de 700 espèces de bactéries !
Bien sûr, si l'hygiène intime est négligée, le segma, une substance composée de sébum, peut s'accumuler sous le gland, dans la couronne, et les odeurs devenir très incommodantes.
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