Forte progression de la tuberculose en Île-de-France
Le nombre de cas de tuberculose a augmenté en moyenne de 8,2% en Île-de-France entre 2015 et 2017, et jusqu’à 23% à Paris. Une progression liée à l’arrivée de migrants en provenance de pays où cette maladie sévit.
La tuberculose gagne du terrain en Île-de-France. Dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 7 mai 2019, Santé publique France s’inquiète d’une augmentation de 8,2% des cas franciliens entre 2015 et 2017. Si le département dont le taux est le plus élevé reste la Seine-Saint-Denis, avec 26,5 cas pour 100.000 habitants en 2017, le département touché par la plus forte progression est Paris, où la hausse est de 23,4% en deux ans. "Ces résultats contrastent avec la baisse de l’incidence observée entre 2000 et 2010 dans la région et avec la stabilité installée depuis 2011, y compris au niveau national", constatent les experts de Santé publique France.
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Pauvreté, malnutrition, accès limité aux soins…
Mais comment expliquer une telle progression de la maladie ? Ces cas sont, selon Santé publique France, directement liés à "l’arrivée d’un nombre important de migrants en provenance de pays à haute incidence". En effet, ces personnes présentent un risque élevé de contracter la tuberculose dans leur pays d’origine s’ils proviennent d’une région fortement touchée par la maladie.
Puis, "la transmission de Mycobacterium tuberculosis (la bactérie responsable de la tuberculose, aussi appelée bacille de Koch, ndlr) est ensuite favorisée par le regroupement de populations en situation de précarité" note le BEH. Un regroupement qui a lieu en Île-de-France et qui réunit différents facteurs contribuant à la propagation de la maladie : "pauvreté, inégalités sociales, logements surpeuplés, malnutrition, toxicomanie et accès limité aux soins de santé" liste ainsi Santé publique France.
Comme l’ont constaté les experts à l’origine du rapport, les personnes les plus touchées par la maladie sont effectivement des personnes arrivées sur le territoire métropolitain au cours des deux dernières années et enregistrées comme étant sans domicile fixe (SDF).
Renforcer le dépistage des populations à risque
Devant ce constat, Santé publique France insiste sur la "nécessité de demeurer vigilants face à la recrudescence de cette maladie", mais aussi "de poursuivre et de renforcer les dispositifs spécifiques de dépistage engagés en Île-de-France auprès de ces populations particulièrement à risque." D’autant que seulement 70% de cas seraient enregistrés dans les déclarations obligatoires sur lesquelles se sont appuyés les experts pour réaliser leurs analyses, ce qui fait craindre à Santé publique France une "sous-estimation de l’incidence de tuberculose sur le territoire".
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la tuberculose figure parmi les 10 premières causes de mortalité dans le monde. En 2017, cette maladie infectieuse a ainsi causé plus de 10 millions de nouveaux cas et 1,6 million de morts.