Comment améliorer l'efficacité des recommandations nutritionnelles ?
"Mangez cinq fruits et légumes par jour". "Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé". Depuis 2007, des recommandations nutritionnelles accompagnement obligatoirement les publicités pour certains produits alimentaires. Pour la première fois, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la rechreche médicale (Inserm) ont étudié leur influence sur le public.
Pour nous faire acheter des produits toujours plus gras, toujours plus salés, les professionnels du marketing ne manquent pas d’idées. A côté, les messages de prévention du Programme National Nutrition Santé (PNNS) ne semblent pas vraiment efficaces. Pour comprendre ce qui capte réellement l’attention du public, les chercheurs de l'Inserm ont utilisé un système de suivi oculaire. Ils ont ainsi pu observer ce que regarde le téléspectateur pendant une publicité.
Des messages connus du public, mais peu efficaces
"Ces messages sont très connus car ils sont en place depuis 2007 maintenant. On constate que les gens restent une fraction de seconde dessus, ils identifient probablement le message et après ils passent à autre chose", explique Laurent Fleury, responsable des expertises collectives à l'Inserm.
Les chercheurs lancent plusieurs pistes pour rendre ces messages plus visibles. Plutôt qu’un bandeau, ils proposent de les placer plein écran avant ou après la publicité. Ils suggèrent aussi de changer régulièrement le texte pour éviter que le public s’habitue et donc oublie le message.
Voir aussi : Cinq fruits et légumes par jour : derrière le slogan, des bénéfices prouvés ?
Réduire l'exposition des plus jeunes aux publicités
Le rapport préconise aussi de réduire au maximum l’exposition des plus jeunes. D’après Laurent Fleury, les enfants sont très sensibles à la publicité : "Les messages les plus efficaces pour faire acheter aux enfants, ce sont les messages qui font intervenir des personnages qu’ils connaissent, des personnages de bandes dessinées ou des sportifs. Donc, ces messages-là, on propose carrément de les supprimer."
En France, un tiers des adultes sont en surpoids, dont 15% atteints d'obésité, soit environ 7 millions de personnes. Pour lutter contre cette épidémie, les messages de prévention sont obligatoires pour tous les produits alimentaires manufacturés et pour les boissons avec ajout de sucre, de sel ou d'édulcorant.