Une pétition européenne appelle à rendre obligatoire le Nutri-Score
Des spécialistes de santé publique lancent une pétition pour imposer en Europe le logo Nutri-Score sur les produits alimentaires. La loi ne contraint pas les indutriels à l'apposer.
Ils veulent "garantir une information nutritionnelle de qualité aux consommateurs européens et protéger leur santé". Des spécialistes de santé publique, de la nutrition et de l'épidémiologie appellent pour cela à signer la pétition "Pronutriscore" pour rendre obligatoire le logo Nutri-Score sur les produits alimentaires.
La pétition multilingue, soutenue par plus de 200 spécialistes français, est accessible sur le site officiel de la Commission européenne (www.pronutriscore.org), indique le Pr Serge Hercberg, nutritionniste. Elle a déjà recueilli 69.000 signatures. L'appel français est accessible sur le site nutriscore.blog.
Se faire une idée sur la qualité nutritionnelle en un clin d’oeil
Apposé sur la face avant des emballages des aliments, l’étiquetage qui associe des couleurs (du vert au rouge) et des lettres (de A à E) vise à permettre aux consommateurs d'apprécier très rapidement, la qualité nutritionnelle globale des produits proposés (par exemple pour comparer et choisir entre deux marques de pizzas, ndlr), tout en incitant les industriels à améliorer la composition nutritionnelle des aliments, rappellent ces experts de la santé.
Un étiquetage qui a fait la preuve de son efficacité
Adopté en octobre 2017 en France, en Belgique et en Espagne en 2018, et en Allemagne il y a quelques jours, le Nutri-Score est un outil qui a démontré sa capacité à orienter les consommateurs vers des choix alimentaires plus favorables à la santé.
Son intérêt par rapport à d'autres logos nutritionnels souvent proposés par différents groupes de pression a été très largement démontré par plus de 35 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales, ajoutent ces spécialistes.
Le Nutri-Score encore facultatif pour les industriels
Mais en raison de la réglementation européenne sur l'information des consommateurs (INCO) qui a pris effet en décembre 2014, les états membres n'ont pas la possibilité de le rendre obligatoire. Son utilisation repose donc sur le bon vouloir des industriels.
L'objectif de l'initiative citoyenne lancée par sept associations européennes de consommateurs, et soutenu par le bureau européen des consommateurs, est de modifier ce règlement. Pour que cette démarche, enregistrée par la Commission Européenne, aille à son terme, un million de signatures réparties dans au moins sept pays européens doit être rassemblé en moins d'un an.
Parmi les scientifiques signataires de l'appel, Françoise Barré-Sinoussi (prix Nobel de médecine), les Prs Benoît Vallet, François Bourdillon, William Dab (anciens directeur général de la santé), Irène Frachon (pneumologue, Brest), le Pr.Philippe Amouyel (santé publique, Lille).