Trisomie 21 non détectée : le CHU de Limoges condamné
Une erreur de calcul lors d’un examen a laissé des parents dans l’ignorance de la trisomie portée par le fœtus. Un tribunal administratif a condamné le CHU, jugeant que la mère n’avait pu "exercer son choix de recourir à une interruption médicale de grossesse ni se préparer à l'arrivée d'un bébé atteint de trisomie 21."
Selon une information de France 3 Nouvelle Aquitaine, le centre hospitalier universitaire de Limoges a été condamné à verser 50.000 euros à la mère et 30.000 euros au père d’une fille née avec une trisomie 21.
Un examen sanguin préliminaire avait pourtant suggéré que le fœtus ait un risque d’être porteur d’une trisomie. Une amniocentèse est envisagée (voir plus bas), mais des mesures réalisées sur l’échographie réfutent l’hypothèse. Il s’avérera que le calcul réalisé par le médecin est erroné.
En juillet 2015, rappelle France 3 Nouvelle Aquitaine, la défense du CHU avait soutenu qu'il s'agissait d'une "simple erreur de diagnostic". Le tribunal en charge de l’affaire a condamné le CHU à verser 50.000 euros à la maman, 30.000 au père en réparation du préjudice.
Comment dépiste-t-on la trisomie 21 ?
Depuis décembre 2009, le dépistage de la trisomie 21 s'appuie sur une stratégie combinée qui associe la prise en compte de l'âge maternel, un dosage sanguin chez la future maman de certains marqueurs biochimiques et des mesures échographiques du fœtus dès le premier trimestre de grossesse, parmi lesquelles la mesure de la clarté nucale. Il s’agit d’une petite tache claire au niveau de la nuque du fœtus - un petit décollement qui va normalement disparaître progressivement.
Si cette clarté est supérieure à trois millimètres, c’est l’indice d’une possible anomalie. En fonction de l’ensemble de ces facteurs de risque, un prélèvement par amniocentèse peut être proposé afin d’analyser les cellules fœtales permettant le diagnostic ou l'exclusion d'une anomalie chromosomique. Ces prélèvements qui comportent un risque de 1% de perte de grossesse.