Pollution de l'air et coronavirus : un cocktail explosif ?
La maire de Paris, Anne Hidalgo, envisage une circulation alternée si le trafic automobile devient trop intense. En cause, une menace invisible : les particules fines, qui pourrait former un cocktail dangereux avec le coronavirus.
Qui dit circulation automobile, dit pollution atmosphérique. Or, selon les spécialistes, la pollution fragilise le système respiratoire. “La pollution de l’air augmente la réactivité des voies aériennes et donc leur sensibilité aux virus qui circulent par ces voies aériennes comme c’est le cas du Covid 19. La pollution pourrait donc nous rendre plus sensibles au coronavirus”, explique Gilles Dixsaut, physiologiste de la respiration et président du Comité Francilien contre les Maladies Respiratoires.
Un impact sur le taux de mortalité...
Plusieurs études ont montré une corrélation entre pollution et formes graves du Covid-19.
Des chercheurs de Harvard ont calculé qu’un microgramme de particules fines supplémentaire pourrait faire augmenter de 8% les probabilités de mourir du virus.
...Et sur l’accélération de sa diffusion
D’autres chercheurs pensent que la pollution de l’air peut accélérer la diffusion du virus. Des physiciens italiens ont prélevé des particules dans l’air pendant un pic de pollution. Ils se sont aperçus qu'elles portaient le matériel génétique du covid-19, son ARN. "On peut donc dire qu’il y a portage du virus par les particules fines, mais on ne sait pas encore si cet ARN viral est infectant ou pas”, décrypte Gilles Dixsaut.
Pour diminuer la pollution pendant l’épidémie, l’association Respire recommande de poursuivre au maximum le télétravail et de privilégier les trajets à vélo.