Les leucémies de l'enfant et de l'adulte, l'espoir d'un nouveau traitement
La leucémie, un cancer de la moelle osseuse, dans sa forme aigüe touche le plus souvent des enfants. Mais la leucémie atteint aussi les adultes et il en existe plusieurs types. Chaque année en France, entre 9.000 à 10.000 leucémies sont diagnostiquées chez les plus de 18 ans.
- Qu'est-ce que la leucémie ?
- Leucémies de l'adulte : le recours à l'allogreffe de moelle osseuse
- Leucémies de l'adulte : le don de cellules souches
- Leucémies : la piste d'un nouveau traitement
- Leucémies : de la rémission à la guérison
- Le traitement des leucémies chroniques
- En savoir plus : vos questions, nos réponses
Qu'est-ce que la leucémie ?
Les leucémies sont des cancers qui touchent la moelle osseuse et envahissent le sang. Il en existe différentes formes : soit chroniques, soit aiguës. Toutes les leucémies n'ont pas le même caractère de gravité, les leucémies aiguës étant les plus virulentes.
Pour comprendre la leucémie, il faut plonger à l'intérieur des os, dans ce qu'on appelle la moelle osseuse. La moelle osseuse est présente dans l'ensemble du squelette, en quantité plus importante dans les os plats et spongieux, à l'instar de la tête du fémur. Il s'agit d'une matière rouge nichée au cœur de l'os. Elle produit des cellules souches, aussi appelées cellules immatures, qui vont se différencier pour donner naissance aux globules rouges (qui transportent l'oxygène), aux globules blancs (chargés de lutter contre les infections), et aux plaquettes (qui permettent la coagulation du sang).
Ces différentes cellules seront ensuite libérées dans la circulation sanguine afin de remplacer les globules et les plaquettes arrivés en bout de course. En cas de leucémie, la maturation des futurs globules blancs, les lymphocytes et les myélocytes, est perturbée. Un dérèglement au niveau de l'ADN et des protéines les empêche de mûrir et les pousse à se diviser sans arrêt.
Les cellules leucémiques ou leucoblastes gagnent ensuite le sang, les ganglions lymphatiques et la rate, où elles finissent par dépasser en nombre les cellules normales. Il devient alors difficile pour les autres cellules sanguines d'accomplir leurs tâches respectives et les premiers symptômes de la maladie apparaissent : sensibilité accrue aux infections, saignements, anémie, gonflement des ganglions.
On distingue différentes formes de leucémies en fonction des types de globules blancs touchés. Quand il s'agit des lymphocytes, on parle de leucémie lymphoblastique. Lorsque les myéloblastes sont atteints, on parle de leucémie myéloblastique.
Les leucémies peuvent évoluer sur une forme chronique, ce qui est le plus fréquent chez l'adulte ou sur une forme aigüe, la plus fréquente chez les enfants
Leucémies de l'adulte : le recours à l'allogreffe de moelle osseuse
Les leucemies aigues se traitent par chimiothérapies, avec une phase d'induction puis une phase de consolidation. Une allogreffe peut également être proposée.
Cindy a 30 ans. Elle vient de subir une allogreffe, pour laquelle elle a donc bénéficié d'un don de cellules souches périphériques. Pour éviter une infection, elle est hospitalisée en aplasie.
Leucémies de l'adulte : le don de cellules souches
Pour bénéficier d'une allogreffe, il faut trouver un donneur compatible. Le donneur peut être un donneur anonyme, inscrit dans le fichier ou issu de la famille. C'est le cas d'Antonio qui fait ce don pour sa sœur.
Leucémies : la piste d'un nouveau traitement
Une nouvelle approche de thérapie cellulaire testée chez des patients qui n'avaient plus d'autres options thérapeutiques, a donné des résultats encourageants, selon une équipe française de médecins et chercheurs.
Les résultats de l'essai clinique de ce nouveau traitement sur 17 patients atteints de leucémies ou de lymphomes en rechute ont été publiés par la revue américaine Science Translational Medicine.
Le nouveau traitement mis au point avec succès par l'équipe française repose sur l'injection de lymphocytes (un type de globules blancs) préalablement manipulés afin d'augmenter leur activité anticancéreuse. Cette manipulation consiste à éliminer spécifiquement une fraction des lymphocytes injectés - les "T-régulateurs" - car ils inhibent l'activité anticancéreuse des autres lymphocytes.
"Un tiers des patients traités a pu tirer un bénéfice antitumoral de ce traitement et avoir ainsi une rémission prolongée de leur maladie qui était devenue réfractaire aux thérapeutiques disponibles", a expliqué le Dr Maury (hôpital Henri Mondor-APHP), coordinateur de l'essai conduit avec le CNRS et les universités Pierre et Marie Curie (UPMC) et l'UPEC (Créteil, Val de Marne).
L'effet anticancéreux de la greffe de moelle osseuse repose sur le remplacement complet de la moelle osseuse malade par celle du donneur mais aussi sur l'injection, au moment de la greffe, de cellules immunitaires provenant de ce même donneur.
En effet, ces cellules - en particulier les lymphocytes - peuvent dans certaines conditions éliminer les cellules cancéreuses du patient.
Toutefois, la greffe de moelle osseuse ne permet pas toujours de contrôler la maladie cancéreuse. C'est pourquoi, les Français ont pensé à éliminer du lot de cellules injecté le groupe de globules blancs, les lymphocytes T-régulateurs, qui empêchent les autres d'attaquer le cancer.
Cette nouvelle approche thérapeutique a permis de doper l'attaque (une "réaction du greffon contre la tumeur") chez douze des 17 patients et surtout "permis d'obtenir une rémission persistante du cancer sanguin chez cinq d'entre eux depuis plus de deux ans en moyenne", indique le Dr Maury. Cette technique, en cours d'optimisation, pourrait être étendue à d'autres formes de cancer, a-t-il précisé.
Elle a ouvert la voie à de nombreux travaux fondés sur la déplétion en lymphocytes T-régulateurs.
Leucémies : de la rémission à la guérison
Pour les cancers, il faut distinguer la rémission de la guérison. La rémission correspond à une période pendant laquelle le cancer n'évolue plus. La guérison signifie que le patient est définitivement débarrassé de sa maladie.
On obtient une rémission neuf fois sur dix pour les leucémies myéloblastiques. La leucémie lymphoblastique est moins sensible aux traitements, avec une rémission observée moins de huit fois sur dix. Le principal risque est la rechute.
Dans ce cas ou si l'on n'obtient pas une rémission rapidement, on peut pratiquer une greffe de moelle osseuse. Il s'agit de prélever de la moelle saine à un donneur et de l'implanter au malade. Un nouveau traitement qui utilise des anticorps monoclonaux, en plus de la chimiothérapie, est administré. Il s'attaque seulement aux cellules cancéreuses. Mais ce traitement est réservé à certains types de leucémie.
Grâce à ces traitements, il est possible d'obtenir une guérison. Ce terme est employé à partir de cinq ans de rémission.
Le traitement des leucémies chroniques
Dans les leucémies myéloïdes chroniques, les thérapies ciblées comme l'imatimib ont vraiment amélioré le pronostic. Les leucémies lymhoïdes chroniques se traitent par chimiothérapies ou thérapies cibles, comme le fludarabine et du rituximab
En savoir plus : vos questions, nos réponses
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