La couleur des yeux et autres secrets de l'iris
"T'as d'beaux yeux tu sais". Sans les yeux clairs de Michèle Morgan, cette scène de Quai des brumes ne serait pas restée dans les mémoires. Mais qu'ils soient bleu-océan, vert émeraude ou tout simplement marrons… la couleur des yeux est déterminée par l'iris. Cette couleur des yeux résulte d'un mécanisme complexe et souvent méconnu.
D'où vient la couleur des yeux ?
L'iris est la partie colorée de l'oeil. On répertorie deux principales couleurs : le bleu et le marron. Les yeux verts et gris sont considérés comme des nuances de ces deux couleurs.
Première idée reçue à combattre : tous les bébés ne naissent pas avec les yeux bleus. La plupart des Africains et des Asiatiques ont dès la naissance les yeux bruns, presque noirs. Et si la plupart des bébés d'origine caucasienne naissent avec les yeux bleus, c'est à cause des pigments de leurs iris qui ne sont pas encore activés. En transparence, on voit donc la couche profonde de l'iris qui est naturellement de couleur bleu-gris.
Le changement de couleur intervient dans les premiers mois de la vie. On le doit à un pigment foncé, la mélanine que l'on trouve aussi dans la peau et les cheveux. Il n'y a qu'une seule couleur de pigment pour nous tous. Si nos yeux sont verts, bleus ou noisette, c'est le résultat d'une concentration plus ou moins élevée de ce pigment marron.
Contrairement à ce que l'on a cru pendant des années, la couleur des yeux ne vient pas de l'addition des deux gènes "couleur des yeux" du père et de la mère, mais d'une association beaucoup plus complexe de plusieurs gènes. C'est ce qui explique que deux parents aux yeux marrons peuvent avoir un enfant aux yeux clairs. Le nombre de combinaisons est infini.
On peut avoir des couleurs différentes dans l'iris, et même des différences de couleurs entre les deux yeux. C'est ce qu'on appelle l'hétérochromie ou les yeux vairons.
Biométrie : l'identification par l'iris
Une chose est sûre : notre oeil est unique, et la possibilité de lui trouver un sosie dans le monde est de 1 sur 10 puissance 72, autrement dit impossible. Cette particularité intéresse particulièrement les sociétés spécialistes de la biométrie. Dans les films de science-fiction ou d'espionnage, on voit souvent les héros se faire identifier grâce à leur oeil. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, la couleur n'intervient pas dans l'identification biométrique.
La méthode la plus connue d'identification biométrique est l'empreinte digitale. Mais une autre piste de recherche se développe de plus en plus : la reconnaissance par l'iris. Scanné au proche infrarouge par un appareil, l'iris est codé et répertorié dans une base de données. Cela permettra d'identifier plus tard la même personne en un clin d'œil. Car l'iris ne peut être confondu avec celui d'un autre.
Il n'existe pas un seul iris qui ressemble à un autre. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'identification ne se fait pas à partir des variations de couleur. Ce qui est unique, c'est la structure de notre iris. Composé de 6.000 fibres disposées en rayons, autour de notre pupille, plus ou moins serrées, elles constituent une trame dont l'enchevêtrement est unique à chaque œil.
L'iris est donc un élément parfait pour la biométrie mais la difficulté de faire une image précise a retardé son utilisation à grande échelle. Bientôt les nouveaux appareils pourront capter notre iris à la volée et nous identifier en quelques secondes comme dans les films de science-fiction.
Aniridie : l'absence d'iris
Notre iris n'est pas seulement unique au monde, il est aussi bien utile puisqu'il nous aide à nous protéger du soleil. L'iris est un tissu musculaire qui se contracte ou se dilate, il permet ainsi de régler la quantité de lumière pénétrant à l'intérieur de l'oeil comme un diaphragme, pour ceux qui font un peu de photographie.
Quand la luminosité ambiante est trop forte, l'iris se contracte, ce qui diminue l'intensité lumineuse qui vient frapper le centre de notre rétine. Inversement, lorsqu'il fait sombre, notre pupille se dilate, et s'ouvre en grand pour laisser passer le plus de lumière.
Même si elles sont rares, plusieurs pathologies peuvent toucher l'iris. La plus fréquente est l'aniridie. Cette malformation génétique de l'oeil touche un nouveau-né sur 60.000. L'aniridie peut être héréditaire ou due à un accident génétique.
L'oeil n'est alors plus protégé de la lumière, il reçoit donc environ 36 fois plus de lumière que notre rétine. Ce qui entraîne des douleurs ophtalmiques et peut abîmer au cours du temps les autres structures du globe oculaire. L'aniridie peut aussi être accompagnée d'autres malformations, notamment des malformations du rein.
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
Ailleurs sur le web :
- Association Gêniris
Association de soutien aux personnes atteintes d'aniridie et de pathologies rares de l'iris.