Cancer du col de l'utérus : où en êtes-vous du dépistage ?
Les modalités de dépistage du cancer du col de l’utérus varient selon l'âge et font appel au frottis ou au test HPV. On vous aide à faire le point.
L'infection à HPV, le papillomavirus humain, touche 80% de la population. Elle est connue comme facteur de risque de cancer du col de l'utérus chez les femmes. Dans 90% des cas, l'infection disparaît spontanément dans les deux ans mais chez 10% des cas, l'infection peut persister et s'il agit d'un HPV dit à haut risque, évoluer en cancer.
Encore 3.000 femmes sont concernées par ce cancer chaque année en France et près de 1.100 en décèdent car le diagnostic est souvent tardif, faute de symptômes spécifiques. Raison pour laquelle depuis 2019, la Haute autorité de santé a généralisé le dépistage aux femmes de 25 à 65 ans.
"Grâce au dépistage, 90% des cancers du col de l'utérus peuvent être évités", rappelle l'Institut national du cancer (Inca) dans une vidéo d'information.
Vous avez entre 25 et 30 ans ? Le frottis classique
Chez les femmes de 25 à 29 ans, le dépistage reste identique à ce qu'il était, qu'elles soient vaccinées ou non contre le papillomavirus. Il fait appel au frottis, prélèvement effectué au niveau du col et qui par le biais, d'un examen cytologique, identifie les anomalies des cellules du col de l'utérus, pré-cancéreuses ou cancéreuses.
Le frottis est réalisé par le professionnel de santé, est indolore et coûte environ 15,40 euros, pris en charge par l'Assurance maladie. Après deux premiers frottis normaux à un an d'intervalle, un contrôle est effectué tous les trois ans.
Vous avez entre 30 et 65 ans ? Le test HPV
La Haute Autorité de Santé recommande le test HPV-HR en remplacement de l’examen cytologique pour les femmes de 30 à 65 ans. Il détecte l'ADN des virus oncogènes, à haut risque de cancer. Pour la plupart des femmes, le test HPV est réalisé par un professionnel de santé, par un prélèvement des cellules situés au niveau du col.
Mais un auto-prélèvement vaginal, réalisé à domicile, peut être proposée aux femmes étant peu dépistées, éloignées du système de soins ou précaires. Cette alternative est déjà utilisée dans d'autres pays, comme aux Pays-Bas.
Le test HPV est plus sensible que l'examen cytologique, et jugé plus approprié après 30 ans. Avant cet âge, il fait courir le risque de diagnostiquer les infections transitoires, plus fréquentes en début de vie sexuelle, et qui, dans la grande majorité des cas, auraient spontanément disparu. Ce sur-diagnostic aboutirait à un traitement inutile, potentiellement source d'accouchement prématuré.
Trois ans après le dernier frottis
Le test HPV, qui coûte 46 euros, est pris en charge par l'Assurance maladie depuis mars 2020, chez les femmes de 30 à 65 ans et chez celles de moins de 30 ans en cas d'anomalies cellulaires au niveau du col. Il est pris en charge à 70% pour les autres.
Il est effectué trois ans après le dernier frottis normal, et refait tous les cinq ans si les résultats sont normaux, jusqu'à 65 ans. Le risque de développer des cellules précancéreuses ou cancéreuses durant ce délai est jugée quasi-inexistant par la HAS.
Un courrier de rappel est envoyé par le centre national du dépistage des cancers aux femmes répondant au dépistage organisé mais n'ayant pas suivi les modalités du dépistage national. Si cela n'a pas été cas, vous pouvez vous rapprocher de votre centre régional.
Sources :