Règles abondantes, des traitements existent !

Entre le syndrome prémenstruel, les douleurs et les inconvénients occasionnés par les pertes de sang, les règles sont souvent une "galère" pour de nombreuses femmes. Notamment avec des règles abondantes... Souvent vécues comme une fatalité, elles sont pourtant soulagées en traitant la cause des saignements.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Tout savoir sur les règles et le cycle menstruel
Tout savoir sur les règles et le cycle menstruel  —  Allodocteurs - Newen France

Les règles "normales" durent de deux à six jours ; la plus grande partie du sang est perdue les trois premiers jours. La quantité de sang évacué se situe entre 40 et 80 millilitres. Au-delà de 80 ml, on parle de règles abondantes, appelées hyperménorrhée dans le jargon médical. Elles peuvent provoquer une anémie, avec un retentissement non négligeable : épuisement, essoufflement,...

On recommande d'en parler à son médecin, au-delà de six à huit protections périodiques par jour. La quantité de sang perdu durant les règles s'évalue facilement grâce au score de Higham ; il s'appuie sur le nombre de serviettes et de tampons utilisés, ainsi que sur leur imprégnation. 

Règles abondantes : des causes variées

Ces hémorragies peuvent être d’origine fonctionnelle : il n’y a pas de lésion, mais un dysfonctionnement du corps. Il s'agit le plus souvent d'un trouble hormonal impliquant les oestrogènes. Les règles abondantes sont particulièrement fréquentes à l'adolescence et à l'approche de la ménopause. Dans ce dernier cas, le corps produit moins de progestérone et un déséquilibre hormonal s’installe entre les oestrogènes et la progestérone. L'excès d’oestrogènes provoque alors un développement plus important de la muqueuse de l'utérus (dont la desquamation est à l'origine des règles). Celles-ci sont donc plus importantes. Autre cause, l'adénomyose (endométriose limitée à l'utérus), très fréquente chez les femmes de plus de 40 ans. 

Les règles abondantes peuvent aussi être d'origine organique : fibrome, polype, muqueuse de l’utérus trop développée (hyperplasique), trouble de la coagulation,… La contraception, soit hormonale ou par dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre, peut se compliquer de règles abondantes. Le stérilet hormonal réduit habituellement le volume des règles. Dans les hyperménorrhées d'origine organique, il n’est pas rare que des saignements surviennent entre les règles.

Enfin, les macroménorrhés correspondent à des règles trop abondantes et trop longues. Elles peuvent être liées à un trouble hormonal, l'approche de la ménopause,... Le traitement est le même que celui des hyperménorrhées.

Règles abondantes : un traitement adapté

Le traitement sera adapté à la cause : un dérèglement hormonal sera rectifié par un traitement hormonal (pilule, apport de progestérone avec le nomégestrone, par exemple). Un fibrome, un polype ou d’autres tumeurs bénignes seront retirés chirurgicalement.

Et pour diminuer l'abondance des règles, on utilise des médicaments, les "antifibrinolytiques", qui agissent sur la coagulation (tels que l’acide tranexamique ou l'étamsylate). En cas d'échec des médicaments, il est possible d'avoir recours à une endométrectomie, qui consiste à abraser l’endomètre, la muqueuse de l’utérus, ce qui a comme conséquence de diminuer le volume des règles. Autre option, le Thermachoice® qui détruit la muqueuse de l'utérus, en utilisant la chaleur. On introduit dans l’utérus un ballonnet contenant du liquide, puis le liquide est chauffé. C'est également un traitement de deuxième intention, après échec des médicaments.

Sources :
- Hémorragie génitale chez la femme, Université Pierre et Marie Curie
Hémorragies génitales, Université médicale virtuelle francophone