Covid : la deuxième vague ne sera sûrement pas la dernière
A quand la fin de l'épidémie ? Les prévisions du Conseil scientifique sont peu encourageantes. L'instance chargée de conseiller le gouvernement craint plusieurs vagues successives.
"Il y a devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile", prévoit le Conseil scientifique. "Il est très difficile de prévoir combien de temps va durer la deuxième vague, car cela dépend du virus lui-même, de son environnement climatique, des mesures qui vont être prises pour limiter la circulation du virus, de leur acceptation et donc de leur impact", écrit l'instance chargée de conseiller le gouvernement.
L’objectif des 5.000 cas par jour
"On peut faire une hypothèse d'une sortie de deuxième vague en fin d'année ou début d'année 2021. Cette sortie devrait s'accompagner d'un retour de la circulation du virus à un niveau très contrôlé (5.000 à 8.000 nouvelles contaminations par jour maximum)", poursuit l'instance.
En annonçant le reconfinement au moins jusqu'au 1er décembre, le président a indiqué que l'objectif était de parvenir "à environ 5.000" cas de contamination par jour, contre entre 40.000 et 50.000 actuellement.
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D’autres vagues à venir
Quel que soit le succès des mesures mises en oeuvre, elles "ne suffiront" probablement "pas pour éviter d'autres vagues, après la deuxième", avertit le Conseil scientifique, qui recommandait le confinement finalement décidé.
"On peut ainsi avoir plusieurs vagues successives durant la fin de l'hiver/printemps 2021", ajoute-t-il. Les gouvernements seront donc confrontés à "la gestion de vagues successives de recrudescence" de l'épidémie, "jusqu'à l'arrivée des premiers vaccins et/ou traitements", peut-être au deuxième trimestre 2021.
Quelle stratégie adopter ?
Gérer ces vagues successives peut se faire de différentes manières. D'abord, "on peut envisager une stratégie de type on/off", c'est-à-dire une alternance de périodes de restrictions (pour limiter la circulation du virus) et de périodes de relâchement.
"Est-ce possible sur le long terme ? Les Français accepteront-ils une telle stratégie, est-ce viable économiquement ? Les questions sont posées et n'ont pas de réponses à ce jour", souligne toutefois le Conseil scientifique présidé par le Pr Jean-François Delfraissy.
Autre stratégie: "maintenir le virus à un taux inférieur" au seuil de 5.000 contaminations par jour, avec une politique de "suppression de la circulation virale" comme l'ont fait "plusieurs pays d'Asie, le Danemark, la Finlande et l'Allemagne".
"Cette stratégie implique des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique", juge le Conseil, selon qui elle est "la meilleure garante du maintien de l'activité économique".