Covid : au moins 6.000 patients prévus en réanimation mi-novembre
Même si le reconfinement est une réussite et qu'il parvient à ralentir l'épidémie, l'Institut Pasteur prévoit un pic de 6.000 malades de la covid en réanimation à la mi-novembre.
Près de 6.000 malades de la covid en réanimation à la mi-novembre. C’est ce que prévoient les projections de l’Institut Pasteur, même si le reconfinement produit le même ralentissement des contaminations qu'au printemps.
Le chiffre pourrait donc être pire si l’acte 2 du confinement est moins efficace que l’acte 1.
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5.710 malades en réa dans le meilleur des cas
Ainsi, lors du premier confinement, le taux de reproduction du virus ("R"), le nombre de nouvelles personnes infectées par chaque cas positif, était descendu à 0,7. Cela signifiait que 10 malades en contaminaient sept.
Si le nouveau confinement a un "impact similaire", 5.710 malades (entre 5.400 et 6.020) du Covid-19 pourraient être hospitalisés en réanimation lors d'un pic épidémique qui surviendrait vers la mi-novembre, contre 3.368 patients actuellement.
Jusqu’à 8.600 dans le pire scénario
Problème : les nouvelles mesures entrées en vigueur le 30 octobre sont "moins contraignantes" qu’en mars. Les chercheurs ont donc élaboré d'autres scénarios avec des taux de reproduction allant jusqu'à 1,2 (contre plus de 1,3 actuellement).
Dans le pire de ces scénarios, le nombre de patients en réanimation pourrait ainsi atteindre mi-novembre plus de 6.600 (entre 6.300 et 7.050), et le pic épidémique décalé de quelques semaines atteindrait autour de 8.600 réas (entre 8.200 et 9.100).
Créer encore de nouveaux lits de réa
Ce serait plus que le pic du 8 avril, avec 7.148 patients Covid en réanimation trois semaines après le début du premier confinement. Et cela nécessiterait de créer encore de nouveaux lits de réanimation : le nombre, relevé de 5.100 à 5.800 après la première vague épidémique, était monté à 6.400 il y a quelques jours et devrait bientôt dépasser 7.000, selon le ministre de la Santé Olivier Véran.
Toutefois, "je pense qu'on aura un nombre de reproduction de base qui sera probablement entre 0,8 et 0,9 plutôt que 1,2", ce qui conduirait à un pic autour de 6.000 lits, a indiqué à l'AFP Simon Cauchemez, un des auteurs de l'étude.
Impact "instantané" ou "tardif" ?
Mais d'autres variables peuvent entrer en ligne de compte. Toutes ces projections partent notamment de l'hypothèse d'un impact "instantané" du reconfinement. Mais s'il "a un impact tardif, si pendant quelques jours les comportements restent comme avant", le chercheur s'attend à un nombre de patients en réanimation possiblement plus élevé.
Dans tous les cas, vu le délai entre les infections et les hospitalisations, le gouvernement risque de ne pas disposer de signaux clairs dans deux semaines, au moment où il doit réévaluer la situation. Et dans le scénario le plus optimiste, il y aurait au 1er décembre - date de fin prévue pour l'instant du confinement - environ 3.000 patients Covid en réanimation. Soit environ comme aujourd'hui.
D'ici là, le nombre de contaminations devrait certes avoir baissé, mais il faudra malgré tout "une réflexion sur la durée du confinement et aussi sur l'après" pour éviter une reprise épidémique, a estimé Simon Cauchemez. "Rien n'est encore joué sur la taille de cette deuxième vague", a-t-il insisté.