Malgré la covid, les hôpitaux toujours en manque de lits et d’effectifs
Déjà en difficulté avant l’épidémie, les hôpitaux souffrent toujours d’un manque de lits et de personnel exacerbé par la crise sanitaire.
Manque de lits et sous-effectifs chroniques: les hôpitaux sont toujours souffrants à l'heure où affluent vers eux de nouveaux des malades de la Covid, notamment en réanimation.
Actuellement, la France dispose d'environ 5.000 lits dans les services de réanimation. Un peu plus de 1.200 sont aujourd'hui occupés par des malades de la covid. Rien à voir avec le mois d'avril, où on a pu atteindre jusqu'à 7.000 patients en soins critiques. Toutefois, les services se remplissent à nouveau rapidement avec une hausse de 31% cette semaine selon Santé Publique France.
Respirateurs et médicaments indispensables à la réanimation (curares, hypnotiques) ont été stockés pour permettre la prise en charge de 29.000 malades au total, a annoncé le 27 septembre le ministre de la Santé, Olivier Véran.
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Pas d'ouverture de lits pérenne
Mais aucune ouverture immédiate de lit, que ce soit en réanimation ou ailleurs, n'a été annoncée. Les 4.000 lits promis par les accords du Ségur ne sont pas encore arrivés dans les services. Or en 2019, 3.400 lits au total avaient été fermés, 100.000 en 20 ans.
Depuis le printemps, aucune ouverture pérenne n'a par exemple été effectuée en Ile-de-France. Pourtant le taux d'occupation des 1.200 lits de réanimation par les patients atteints de la covid y atteignait le 1er octobre 35,3% (le seuil critique étant fixé à 30%). Selon l'ARS, les services de réa disposent de 100 lits de plus qu'avant la crise sanitaire. Mais ce sont des lits empruntés à d'autres services pendant la première vague et non rendus.
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La situation de la réanimation
"On se sent trahis. Le gouvernement reste sourd aux besoins. Pour 1.000 habitants, la France a 5,9 lits de réanimation, l'Allemagne en a 8. Pour 1.000 habitants, la France a 10 infirmières, l'Allemagne 13 ... ", s'indigne auprès de l'AFP Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).
Interpellé sur le sujet dimanche, Olivier Véran a mis en avant le fait qu'on ne peut pas construire "des unités de réanimation du jour au lendemain" et que l'hôpital est capable "d'avoir des activités modulaires et de changer une activité en une autre".
"Ce que nous devons faire, c'est empêcher les gens d'aller en réanimation, il est là l'enjeu !", a martelé le ministre. Il faisait allusion aux mesures de restriction mises en place par le gouvernement pour lutter contre la progression du virus.
12 000 lits potentiels … mais temporaires
Transformer blocs opératoires et salles de réveil en unités Covid permettrait de débloquer jusqu'à 12.000 lits "si c'était nécessaire à jour donné", a-t-il assuré.
Mais cela impliquerait à nouveau de reporter des opérations chirurgicales. La direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé dès la semaine dernière y être déjà contrainte. Même constat à Marseille.
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500 lits fermés faute de personnel
L'absence d'ouverture de lits n'est pas la seule source d'exaspération des soignants. Car de toute façon, certains lits "restent fermés faute de personnel dans les hôpitaux, voire dans des services accueillant des patients atteints de Covid", alerte le Collectif inter-hôpitaux.
Sur le papier la France a environ 5.000 lits de réa, selon un document du Conseil national professionnel médecine intensive réanimation cité par Le Figaro. Mais 500 à 600 sont en permanence fermés par manque de personnel.
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De trop nombreux postes vacants
Avant la crise du Covid-19, au moins 500 postes d'infirmiers manquaient dans les établissements de l'AP-HP. En 2019, près de 30% des postes de médecins hospitaliers n’y avaient pas non plus trouvé preneur. Mais depuis l'épidémie une revalorisation des salaires a été obtenue lors des accords du Ségur. Sollicitée par l'AFP, l'AP-HP n'a pas fourni de nouveaux chiffres.
"Pour recruter il faut: 1- revaloriser les salaires 2- de meilleures conditions de travail 3- des effectifs adaptés à la charge de travail. Le Ségur de la santé répond en partie (au point) 1, très peu à 2 et 3", a tweeté le 1er octobre Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP.