L’épiphysiolyse fémorale, une maladie rare
Quels sont les risques ? Qui peut être touché ? Sous ce nom barbare, l’épiphysiolyse cache en réalité une simple destruction du cartilage de la hanche. Simple, mais douloureux et très handicapant. Simple, mais trop rare pour que la recherche arrive à trouver les causes de son déclenchement.
La destruction de l’épiphyse
L'épiphysiolyse fémorale a longtemps été confondue avec la luxation de la hanche, mais aujourd'hui, on connaît bien son mécanisme.
La hanche est l'articulation qui joint le fémur, l'os de la cuisse, au bassin. Ce fémur a une forme particulière, il est composé d'un col et d'une tête arrondie qui s'emboîte parfaitement dans le creux du bassin, que l'on appelle cotyle.
Le terme d'épiphysiolyse fémorale paraît compliqué mais en réalité, le principe de la pathologie est simple : il s'agit de la destruction d'une partie osseuse appelée épiphyse.
L'épiphyse se trouve aux deux extrémités de l'os, la partie centrale est appelée la diaphyse. Diaphyse et épiphyse sont reliées par le cartilage de croissance, l’endroit où siège la croissance de l'os. L'os ne s'ossifie en effet complètement qu'à la fin de la croissance.
Qui est concerné ?
L'épiphysiolyse fémorale est une maladie peu connue qui touche une personne sur 50 000. Les victimes de cette pathologie de la hanche sont toujours des adolescents. En général ce sont des garçons entre 11 et 14 ans qui souffrent de surpoids.
Les causes de son apparition restent inconnues, même si l'on sait que le surpoids et des facteurs hormonaux sont souvent liés à la maladie. Il s'avère donc essentiel de consulter un médecin lorsqu'un adolescent boîte ou présente des douleurs de hanche, afin de détecter une éventuelle anomalie et éviter les complications.
Geoffrey a subi en 2004 et à un mois d’intervalle deux opérations pour soigner une épiphysiolyse bilatérale. Depuis, il a repris une vie normale.
Un cartilage déficient
Lorsque le cartilage de croissance est normal, il résiste aux différentes contraintes qui s'exercent sur l'articulation de la hanche. En revanche, si ce cartilage est anormal, il devient une zone de faiblesse. Et si l'adolescent est en surpoids, la zone de croissance bascule progressivement sous l'effet du poids du corps.
Dans le cas de cette anomalie, le col a dévié : l'épiphyse supérieure, c'est-à-dire la tête du fémur, finit par glisser vers le bas et en arrière par rapport au col fémoral. Ce glissement survient rarement de façon brutale : les signes qui doivent alerter sont des douleurs dans la hanche et des difficultés lors de la marche.
Une seule solution
Si l'épiphysiolyse est diagnostiquée à un stade précoce, le patient peut subir une opération pour limiter la progression du glissement de la tête fémorale et éviter les complications. Il est en effet essentiel d'opérer dès le diagnostic posé, pour éviter la nécrose de la tête du fémur.
Ce risque s'accroît quand le glissement de la tête fémorale est très important et qu'il a même écrasé une partie des vaisseaux qui irriguent la tête du fémur.
Plus l'épiphyse bascule, plus il sera difficile sur le plan chirurgical de corriger ce déplacement sans détruire la vascularisation.