Méningite : "Votre vie peut basculer très rapidement"
Jean-François a perdu son fils Loan, 17 ans, frappé par une méningite à méningocoque. Aujourd'hui, il se bat pour faire connaître le vaccin qui existe contre cette bactérie depuis 2013.
Avant, Jean-François Ladrière accompagnait ici son fils Loan pour l’entraînement de foot. Aujourd’hui, avec le président du club, ils cherchent la photo qui sera accrochée pour rendre hommage à l’adolescent foudroyé à 17 ans par une méningite en décembre.
"Si on avait su l'existence de ce vaccin, on n'aurait pas hésité"
"Il a eu ses premiers symptômes vers 13h, des céphalées, de la température" témoigne Jean-François Ladrière, le père de Loan. "Dans l'après-midi il a vomi une seule fois en fait. Il est allé se coucher le 30 au soir, il n’avait plus de température, plus de maux de tête plus rien. Vers 3h30 du matin il a réveillé mon épouse parce qu'il avait un peu mal à la tête. Donc elle a eu le réflexe d'aller aux urgences immédiatement et il a été mis en réanimation et il est décédé le 5 janvier. Votre vie peut basculer très, très rapidement".
La bactérie responsable était un méningocoque B contre lequel il n’existait pas encore de vaccin quand Loan était petit.
"Si on avait su l'existence de ce vaccin, on n'aurait pas hésité une seule seconde. Il faut vraiment se battre pour prévenir les gens pour leur dire qu'il y a un vaccin qui existe pour ce type de méningite. On pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres mais on peut vous dire que malheureusement c'est faux", se livre Jean-François.
Huit fois plus de vaccinations
Le message passe dans le village de Loan, choqué par son décès brutal. La pharmacie a désormais toujours un stock important de ce vaccin pour répondre aux nouvelles demandes.
"Depuis début janvier, on en entend parler beaucoup, donc tout le monde cherche à se faire vacciner. Avant on était à 10 ou 15 vaccinations par mois, là on a eu 80 vaccinations en janvier", commente Justine Dubreucq, pharmacienne.
Depuis le 5 janvier, il n’y a eu aucun autre cas de méningite dans l’entourage de Loan. C’est grâce à la vigilance de l’Agence Régionale de Santé. Chaque cas de cette maladie infectieuse déclenche une véritable enquête pour identifier tous les contacts à risque pendant les 10 jours de contagiosité.
Identifier et traiter les proches
"Pendant l'investigation, on va essayer d'établir quelle a été la vie du malade sur les derniers 10 jours. Ce qu'il a fait, s'il y a eu des rassemblements familiaux ou des soirées amicales, du sport . On va pouvoir de cette façon là, établir une liste des personnes qui ont pu être contaminées", explique la Dre Anne Capron, médecin de veille sanitaire à l'ARS des Hauts-de-France.
En prévention, chacune de ces personnes doit alors prendre rapidement un antibiotique pour éliminer tout risque d’infection grave. Une stratégie décisive contre les épidémies.