Ménopause : bientôt un traitement sans hormones contre les bouffées de chaleur ?
Aux Etats-Unis, le premier traitement non hormonal contre les bouffées de chaleur de la ménopause a été autorisé. Ce médicament est très attendu par les patientes refusant le traitement hormonal ou présentant une contre-indication.
Le 12 mai, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé la mise sur le marché du fezolinetant, dont le nom commercial est le Veozah@. Son intérêt ? Ne pas contenir d'hormones.
Les bouffées de chaleur surviennent chez 80% des femmes entrant dans la ménopause, entre 45 et 55 ans.
La sensation de chaleur dans le visage, le décolleté et le cuir chevelu s'accompagnent de rougeur et d'une transpiration abondante, notamment la nuit. Elles se révèlent très gênantes dans la vie quotidienne.
Le fezolinetant, un traitement non hormonal
Jusqu'à présent, le traitement hormonal substitutif de la ménopause, ou THS, était le seul médicament efficace sur les bouffées de chaleur.
A cause de ses risques et de ses contre-indications, bon nombre de patientes ont peur de ce traitement à base d'hormones. Ce qui rend particulièrement intéressante une alternative non hormonale...
Le fezolinetant est un traitement par comprimés, en cas de bouffées de chaleur modérées à sévères, et de sueurs nocturnes causées par la ménopause.
Contrairement au THS qui compense la carence en estrogène, ce nouveau médicament n'agit pas sur le système hormonal. Il bloque un récepteur appelé NK3 récepteur (neurokinine 3). Cette neurokinine joue un rôle essentiel dans le cerveau pour réguler la température du corps.
Une réduction de plus de 50%
Le traitement par fezolinetant consiste en un comprimé de 45 mg par jour, pris à un horaire fixe. Son efficacité a été évaluée par deux essais cliniques randomisés, contre placebo et en double aveugle, d'une durée de 52 semaines.
D'après l'une des études de phase 3, le fezolinetant avec un dosage de 30 mg et de 45 mg a réduit de moitié la fréquence des bouffées de chaleur.
Précision non négligeable, le placebo n'était pas aussi efficace mais réduisait tout de même la fréquence à 59% de sa valeur initiale...
L'efficacité du fezolinetant s'est maintenue durant les 40 semaines de suivi. Les troubles du sommeil comme la qualité de vie ont également été améliorés.
Quels effets secondaires et contre-indications ?
L'effet secondaire le plus fréquent était des céphalées, à raison de 1 à 3% en fonction du dosage.
Un faible pourcentage de femmes, inférieur à 3% a arrêté le traitement à cause d'effets gênants : fatigue, douleurs de la gorge et du pharynx ou articulaires, diarrhées et élévation des enzymes du foie.
Les contre-indications du fezolinetant sont pour le moment limitées aux cirrhoses (une affection du foie) et aux atteintes graves des reins.
Un suivi de près aux Etats-Unis
Après chaque mise sur le marché, les nouveaux médicaments restent surveillés de près. L'objectif est de détecter des complications tardives ou des effets secondaires passés inaperçus et parfois de retirer du marché un médicament jugé dangereux.
En Europe, une demande d'examen réglementaire a
été acceptée en septembre 2022 par l'agence européenne du médicament, l'EMA.