Les pistaches font leur retour en Provence
Les pistaches sont les championnes des apéros mais aussi des pâtisseries, elles remportent un fort succès. Depuis 4 ans, des agriculteurs se sont lancés dans leur réintroduction. Reportage en plein cœur de la Provence.
Depuis 4 ans de jeunes arbustes gorgés par le soleil poussent sous le regard bienveillant de Jean-Louis Joseph. Comme chaque matin, cet agriculteur guette avec attention la croissance de ses pistachiers.
"Nous sommes dans un verger de pistachiers qui vient de Grèce. C'est une variété qui produit une pistache très goûteuse. Le pistachier aime les sols drainants mais par contre il n’aime pas l’humidité. L’humidité va lui donner des maladies du tronc, des feuilles et donc il faut bien l’entretenir", explique Jean-Louis Joseph.
Sécheresse et chaleur sont de rigueur
Si Jean-Louis est aussi attentionné, c’est parce qu’il s’est lancé un défi avec la réintroduction de la culture de la pistache. Introduite à l’époque romaine en France, les pistachiers ont longtemps été cultivés en France mais cette culture a été abandonnée à la fin du 18ème siècle. Après 4 ans, Jean-Louis voit enfin la première grappe apparaître.
"On m’a dit que je devrais avoir l’année prochaine ou dans 2 ans au moins 500 kilos de pistaches sur ce champs. Je suis content d’abord que ça pousse bien, je suis fier si avec mes autres collègues agriculteurs on arrive à relancer cette culture en Provence", se réjouit Jean-Louis Joseph.
Une demande de plus en plus forte
Jean-Louis Joseph s’est lancé dans cette aventure pour répondre à la demande des industriels régionaux.
Aujourd’hui, les pistaches proviennent des États-Unis, d'Iran, de Turquie, mais aussi de Sicile, de Grèce, d’Espagne et du Maghreb. Chaque année, 10 000 tonnes de pistaches sont importées en France.
"On s’est dit que réintroduire cet arbre-là chez nous, ça fait du sens pour nous forcément. Moins de carbone, créer de la richesse localement donc on structure cette filière par l’amont en disant aux planteurs, à Jean-Louis et tous les autres si vous vous plantez, nous on sera capables de vous les acheter", explique Alexis Bertucat, responsable des filières agricoles au Groupe Territoire de Provence..
Cette réintroduction est possible aussi à cause du réchauffement climatique. La chaleur est désormais plus adaptée au développement des pistachiers.
Un produit de luxe quand même
En attendant les premières récoltes de Jean-Louis, Alexis importe pour ce confiseur des pistaches de l’étranger. Cet oléagineux est travaillé sous toutes ses formes : pistaches enrobées de chocolat, crème de pistache, c’est un produit haut de gamme.
"Ce sont des pistaches d’Iran. Là vous avez un bac de 12 kilos 28 vous comptez environs 40 euros le kilo, fois 10, vous avez un petit bac et vous en avez pour 450-500 euros avant transformation. C’est un produit de luxe. C’est vrai on est quand même assez pressés d’avoir nos propres pistaches de Provence", explique Frédéric Leblanc, directeur de la confiserie Leblanc.
Pour l’instant le coût de ces pistaches n'est pas connu. Ce qui est sûr c’est que le chef a hâte de les travailler pour les sublimer, enrobées de chocolat blanc, chocolat noir, ou en pâte à tartiner.