Quand, comment, pour qui... on vous dit tout sur le dépistage du cancer du sein
Moins d'une femme concernée sur deux participe au dépistage organisé du cancer du sein, alerte la Ligue contre le cancer. À l'occasion de l'édition 2023 d'Octobre rose, on vous guide pour un dépistage en toute sécurité.
Le nombre de dépistages du cancer du sein n’en finit plus de baisser. Selon un sondage de la Ligue contre le cancer publié mardi 26 septembre, seulement 44,9 % des femmes de 50 à 74 ans ont participé à la campagne de dépistage nationale du cancer du sein en 2022. Une baisse drastique comparé à 2021, où 50,6 % des femmes de la même catégorie avaient effectué un dépistage.
Ce résultat "place la France en bas du classement européen, très loin de pays comme le Danemark ou la Finlande, dont les taux de participation dépassent les 80 %", précise la Ligue contre le cancer. Pour comprendre les freins au dépistage, la Ligue a donc réalisé ce sondage auprès de 400 000 femmes. Et les raisons invoquées ont de quoi inquiéter.
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Quelles sont les causes du faible taux de dépistage ?
Plus d'un tiers des femmes (34 %) estiment qu’elles n’ont pas besoin de se faire dépister contre le cancer du sein, puisqu'elles n'ont pas de symptôme. 16% des femmes interrogées craignent la découverte d’un cancer, raison pour laquelle elles ne souhaitent pas se faire dépister.
D’autre part, 15 % de ces femmes n’ont pas fait d’examen car le centre de dépistage est trop éloigné de leur domicile. Cette baisse du dépistage s’avère alarmante, car le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme en France : il représente 33 % des cancers féminins. Or un dépistage régulier rend possible un diagnostic précoce de ce cancer, comme le rappelle l'Institut national du cancer dans un clip diffusé à l'occasion d'Octobre rose : "Ce n’est pas rien, un dépistage du cancer du sein. Mais c’est le meilleur moyen de détecter un cancer précoce ou de s’assurer qu’il n’y a rien".
Qui peut avoir accès au dépistage du cancer du sein ?
Le dépistage organisé du cancer du sein concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes et n'ayant pas de facteurs de risque particuliers de cancer du sein, autre que leur âge, indique la plateforme de l’Assurance maladie Ameli.fr.
La Ligue contre le cancer rappelle qu’”à partir de 25 ans et tout au long de la vie, il est recommandé de réaliser une consultation de suivi gynécologique chez un médecin, un gynécologue ou une sage-femme pour un examen des seins”.
Après 75 ans, le suivi du dépistage organisé prend fin. Il est néanmoins nécessaire d’identifier l’intérêt de continuer des mammographies avec son médecin, en fonction des risques encourus.
À tout âge, l’autosurveillance est de mise, notamment par l’autopalpation. De plus, adopter ces gestes simples permet de diminuer le risque d’apparition de cancer du sein :
- Arrêter de fumer ;
- Ne pas consommer plus de 2 verres d'alcool par jour et pas tous les jours ;
- Manger équilibré et varié ;
- Pratiquer une activité physique régulière.
En quoi consiste le dépistage du cancer du sein ?
Le dépistage du cancer du sein "consiste en la réalisation d’un examen clinique (vérifiant l’absence de symptômes) et d’une mammographie (avec un cliché de face et de profil de chaque sein) par un radiologue agréé", indique la Ligue contre le cancer.
L’un après l’autre, les seins sont placés entre deux plaques qui les compriment pendant quelques secondes, le temps d’effectuer deux clichés par sein. L’examen, rapide, peut toutefois être douloureux en fonction de votre sensibilité, ce phénomène étant variable d’une femme à une autre.
Le radiologue effectue ensuite un examen clinique des seins (observation et palpation) afin de repérer certaines anomalies, parfois difficilement détectables lors de la mammographie.
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Comment récupérer les résultats de son dépistage ?
Le premier résultat est délivré juste après la mammographie par le radiologue. D’autres examens peuvent éventuellement être nécessaires, comme une échographie ou une radiographie complémentaire. Ces examens complémentaires sont courants et ne signifient pas nécessairement qu’il y a une anomalie, rappelle l’Institut national du cancer.
Si les clichés de la mammographie et l’examen clinique ne montrent aucune anomalie, les résultats sont tout de même envoyés à un second radiologue, pour une deuxième lecture. Les résultats définitifs seront disponibles chez votre radiologue dans un délai de deux semaines.
Que signifient les résultats du dépistage ?
Dans plus de 90 % des cas, aucune anomalie n’est détectée et un nouveau dépistage sera à nouveau proposé deux ans plus tard.
Au contraire, pour 90 femmes sur 1 000, une anomalie peut être détectée. Comme le rappelle l’Institut national du cancer, "dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’un cancer mais d’une anomalie bénigne (kyste) ou très probablement bénigne, pour laquelle une surveillance à court terme et adaptée pourra être proposée".
D’autres examens peuvent également être réalisés lorsqu’il s’agit d’une anomalie indéterminée ou suspecte. Ces examens sont remboursés par l’Assurance Maladie.