Rapport sexuel non protégé : quand, quoi, comment ? Les bons réflexes à avoir
Un préservatif qui craque ou qui a été oublié… et l'angoisse de contracter une infection sexuellement transmissible, le VIH ou d'être enceinte est là. Quand se faire dépister ? Quels examens faire ? Quel traitement prendre ? On vous donne la conduite à tenir.
VIH, chlamydia, ou encore hépatites et grossesse, les risques d'un rapport non protégé sont bien réels.
Concernant les infections sexuellement transmissibles (IST), le risque est variable en fonction de la pratique sexuelle (rapport vaginal, anal, voire oral). Mais dans tous les cas, un dépistage s'impose, voire un traitement pour diminuer les risques de contamination.
Que faire au plus vite ?
Il est recommandé en priorité de se rendre aux Urgences de n'importe quel hôpital (ouvertes 24 heures sur 24), ou dans un centre de dermatologie-vénéréologie (dispensaire) ou encore un centre de référence VIH.
Idéalement, il faut s'y rendre dans les 4 heures, et au plus tard dans les 48 à 72 heures. La présence du ou de la partenaire, quand elle est possible, permet de faciliter le dépistage et de la prise en charge.
Pourquoi consulter ? Cela permettra d'évaluer précisément le risque d'infections sexuellement transmissibles et de VIH, ainsi que de réaliser les premiers examens et de commencer la prise des médicaments éventuellement nécessaires.
Quels sont les premiers examens réalisés ?
Les premiers examens seront un interrogatoire médical pour évaluer le risque de VIH et d'IST. Des tests rapides d'orientation (TROD) sont effectués pour avoir une première idée de la sérologie des deux partenaires.
Concernant l'hépatite B, le médecin vérifiera si la personne a déjà été vaccinée. Une analyse de sang permettra de vérifier le niveau de protection. Si ce dernier est insuffisant, un rappel vaccinal peut être effectué.
Quels sont les traitements à prendre rapidement ?
· Le TPE, le traitement post-exposition. C'est une trithérapie contre le VIH qui diminue considérablement le risque de contamination. Si les tests rapides sont négatifs pour les deux partenaires, un traitement n'est habituellement pas nécessaire.
Si l'on ne connait pas le statut sérologique du ou de la partenaire (la présence ou pas de VIH), le TPE est habituellement prescrit durant deux à trois jours, jusqu'à une consultation avec un médecin référent VIH. C'est ce dernier qui décidera de la poursuite du traitement en fonction de l'évaluation du risque, pour une durée totale de traitement de 28 jours.
Le TPE est d'autant plus efficace qu'il est pris dans les 4 heures après le rapport non protégé. Mais il est possible d'en bénéficier dans les 48 heures, voire les 72 heures dans les pays anglosaxons, suivant le rapport à risque. Attention, c'est un traitement d'urgence, qui doit rester exceptionnel.
· La contraception d'urgence. Elle est indispensable en l'absence de contraception.
Il s'agit des "pilules du lendemain", le norlevo®, à prendre dans les
3 à 5 jours suivant le rapport non protégé. Elles ne provoquent pas
d'interruption de grossesse mais bloquent ou retardent l'ovulation. La contraception d'urgence est disponible
dans les pharmacies sans ordonnance et gratuitement pour les mineures.
La pose d'un DIU, dispositif intra-utérin, au
cuivre a également une action contraceptive, si elle a lieu dans les 5 jours suivant le rapport non protégé.
· La doxycycline en post-exposition dans les 72 heures diminue le risque de transmission d'IST. Mais cet antibiotique ne fait pas encore partie de la prise en charge systématique d'un rapport à risque. D'autres études sont nécessaires du fait de la possible antibiorésistance.
Que faire entre 2 et 4 semaines?
· Dépister le VIH. Le dépistage passe par une sérologie VIH, une prise de sang qui mesure les anticorps contre le virus. Elle donne des résultats sûrs dès 6 semaines après le rapport non protégé. Elle est habituellement faite un mois après l'arrêt du TPE puis 4 mois après le rapport à risque.
· Vérifier la sérologie des hépatites B et C. Elle se fait par prise de sang et permet de mesurer les anticorps développés contre les hépatites (et l'antigène pour l'hépatite B). Ils sont détectables au bout d'un mois. Mais un délai de 3 mois est nécessaire pour avoir des résultats fiables et être certain de l'absence d'infection.
·
Dépister les IST.
C'est nécessaire même en l'absence de symptômes,
certaines infections étant souvent asymptomatiques (la chlamydia par exemple).
Plusieurs examens sont effectués : prise de sang
(syphilis), prélèvement vaginal, rectal et oral en fonction des pratiques
sexuelles effectuées, analyse
d'urines (chlamydia, mycoplasmes, gonorrhée) et prélèvement au niveau de l'urètre chez les hommes. Le papillomavirus peut avoir un
délai d'incubation plus long.
Il est recommandé de consulter rapidement devant des démangeaisons, de pertes vaginales, de brûlures, d'écoulement par le pénis ou encore de rougeurs et d'éruption de boutons sur les organes génitaux et l'anus.
· Faire un test de grossesse. Il est indispensable en
l'absence de moyen de contraception (et de règles lors du cycle suivant le
rapport).
Ce test peut être effectué 21 jours après le rapport à risque (à savoir, le test peut être positif plus tôt, au bout de 15 jours, mais le risque de faux négatif est plus grand).
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Que faire au bout de 3 mois ?
· Dépister la syphilis et les hépatites. La syphilis a parfois un délai d'incubation plus long. Une sérologie est effectuée au bout de 3 mois. Un résultat négatif pour l'hépatite B et l'hépatite C sera fiable à partir de ce moment.
·
Dépister le VIH avec certains tests.
Pour
que le dépistage soit fiable à 100%, il faut attendre un délai qui varie suivant les tests utilisés. Si les sérologies VIH sont fiables à partir de 6
semaines, ce n'est pas le cas avec les TROD, tests rapides d'orientation et de
dépistage du VIH, ou les autotests. Ils donnent un résultat fiable au bout de 3 mois. Il faut donc attendre 3 mois pour être certain de ne pas avoir été contaminé.
Devant tout résultat positif ou tout symptôme évocateur d'infection, il est indispensable de consulter son médecin au plus vite pour bénéficier d'un traitement.