L’anesthésiste de Besançon présenté au procureur
Après une garde à vue de 48 h, le Dr Frédéric Péchier, soupçonné d’avoir volontairement intoxiqué des patients, a été déféré au parquet.
Vers 8H30, deux voitures ont quitté l'antenne de police judiciaire de Besançon en trombe. Dans la première, un homme dissimulait son visage. Le docteur Frédéric Péchier, l'anesthésiste de Besançon déjà mis en examen pour l'empoisonnement présumé de sept patients et soupçonné d'en avoir empoisonné d'autres, a été déféré ce matin, jeudi 16 mai, au parquet à l'issue de sa garde à vue, a annoncé l'un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer. Il a été présenté au procureur de la République de Besançon.
Le médecin de 47 ans, qui clame son innocence, avait été placé mardi matin en garde à vue.
Dans l’attente de la décision du procureur
Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a annoncé qu'il tiendrait une conférence de presse à 17H30. "Nous sommes dans l'attente de la décision du procureur de la République : soit il décide d'arrêter la procédure et de continuer l'enquête préliminaire, laissant libre le docteur Péchier, soit il décide de saisir un juge d'instruction", a poursuivi Me Schwerdorffer.
Déjà mis en examen pour des faits similaires
Anesthésiste reconnu localement, Frédéric Péchier avait été mis en examen en 2017 pour sept empoisonnements. Parmi ces sept cas, deux personnes sont décédées. Il avait été laissé libre sous contrôle judiciaire, avec l'interdiction d'exercer sa profession.
Après une enquête préliminaire parallèle de deux années, la justice cherche désormais à faire la lumière sur son éventuelle implication dans une cinquantaine d'autres incidents médicaux suspects qui pourrait dissimuler des "faits d'empoisonnement potentiels", selon une source proche du dossier.
"Pompier pyromane"
Tous les patients, âgés de 37 à 53 ans, étaient en clinique pour subir des interventions chirurgicales sans difficultés particulières. Ils avaient pourtant tous fait des arrêts cardiaques et seuls cinq ont pu être réanimés. Le docteur Péchier avait été appelé pour en secourir certains.
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Ces arrêts cardiaques avaient été provoqués par l'administration de doses potentiellement létales de potassium et d'anesthésiques, a établi l'enquête.
Privilégiant la thèse du "pompier pyromane", les enquêteurs le soupçonnent d'avoir sciemment modifié les poches d'injection de confrères afin de provoquer des incidents opératoires pour exercer ensuite ses talents de réanimateur.