Orthopédie : les robots au service de la chirurgie
Aujourd'hui, de nouveaux instruments font leur entrée au bloc opératoire. Et parmi eux, le robot. Déjà bien présent dans les services de chirurgie cardiaque ou d'urologie, il a aussi le vent en poupe en orthopédie. En France, une équipe de l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon est la première à utiliser un robot.
La main du chirurgien sera-t-elle bientôt remplacée par un bras de métal ? Fini les scalpels, les robots ont envahi le bloc opératoire. À l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, c'est bien une machine qui pose les prothèses de genou partielles aux patients.
Alors l'homme va-t-il céder sa place à la machine ? Selon le Pr Sébastien Lustig, chirurgien orthopédiste, "les patients ont accepté l'idée que la technologie soit présente en médecine. Et le retour est très positif car cela les rassure sur le fait qu'on va être encore plus précis. Même avec de l'expérience, l'homme aura du mal à être aussi précis qu'un robot".
Une aide pour le chirurgien
Mais contrairement aux apparences, l'un ne travaille pas sans l'autre. Pour la pose d'une prothèse de genou, la première étape pour le binôme consiste à réaliser une carte du genou en trois dimensions pour planifier la chirurgie. Le robot reste à sa place de machine, le cerveau de l'opération reste le chirurgien : "Le robot est un outil intelligent. Si on lui donne des informations erronées, il va raisonner sur des infos erronées. La position du chirurgien est donc indispensable car c'est lui qui rentre les données au départ. Le robot, c'est une aide, il ne réfléchit pas à la place du chirurgien", explique le Pr Lustig.
Le chirurgien peut travailler de manière plus précise et donc la chirurgie est beaucoup moins invasive que lors d'une intervention classique. Après avoir incisé, le chirurgien doit ensuite programmer précisément la zone où le robot devra retirer l'arthrose de l'os et laisser place à la prothèse.
Une cicatrice plus petite, une récupération plus rapide
Pendant l'intervention, le chirurgien tient le robot, mais ses mains ne bougent pas. Il se contente de vérifier que son assistant mécanique suit bien les indications programmées en amont et quand le robot a retiré toute l'arthrose du genou, le chirurgien reprend les commandes pour les finitions et la pose de la prothèse. Résultat de l'intervention, la cicatrice du patient est deux fois moins grande et sa récupération beaucoup plus rapide. Une avancée médicale et technologique.
Pour le moment, le robot est simplement programmé pour poser des prothèses de genou partielles. Mais cette collaboration homme-machine pourrait bientôt s'étendre à d'autres gestes orthopédiques. Ce robot coûte cher, plusieurs centaines de milliers d'euros. Mais ce coût pourrait être amorti sur le long terme puisqu'il permet de réduire la durée d'hospitalisation des patients opérés.