Une nonagénaire déclarée morte… finit par se réveiller
Le médecin de famille, ne décelant aucun battement cardiaque, avait établi un certificat de décès.
Ces deux sœurs de Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, ont dû vivre un véritable ascenseur émotionnel… Alors qu’elles pensaient leur mère de 90 ans décédée, elles l’ont vue bouger sous son linceul. La vieille dame avait en effet été retrouvée inanimée à son domicile quelques heures plus tôt. Le Samu, prévenu, avait alors signifié aux deux sœurs que les urgentistes ne pouvaient se déplacer "en cas de décès". Dépêché sur place, le médecin de famille, lors de ses examens n'avait détecté aucun battement cardiaque et avait par conséquent établi un certificat de décès.
"Il ne faut pas le blâmer le médecin"
"Ce type de situations est rare, mais ça arrive !" note le Dr Anthony Chauvin, urgentiste à l’hôpital Lariboisière. Comme il l’explique, la patiente était dans un état de bradycardie extrême – ses pulsations cardiaques étaient quasi imperceptibles – et son âge était très avancé. "Le médecin a dû aller un peu trop vite. Mais il ne faut pas le blâmer. Un diagnostic de décès n’est pas simple" ajoute le Dr Chauvin.
Un cas similaire avait été médiatisé en 2017. Une patiente gravement anorexique avait été déclarée morte par le médecin du Samu de l’hôpital Salpêtrière. Une heure plus tard, la police l'avait "ressuscitée". "Elle manquait de phosphores, de potassium, elle était elle aussi en état de brachycardie. Si on ne prend pas le temps de bien écouter les battements du cœur, on risque de se tromper", précise Anthony Chauvin.
Le médecin précise qu’aux urgences, les règles avant de constater un décès sont strictes. Pour les patients en état d’hypothermie, notamment, il est obligatoire d’attendre que la température du corps ait atteint les 35 degrés. En hypothermie, les battements du cœur sont en effet très lents : "Les signes de vie sont tellement faibles qu’on peut croire que la personne est décédée", développe le Dr Chauvin.