Médecine du travail : vers la fin programmée de la visite d'aptitude ?
Un rapport sur la médecine du travail, remis au gouvernement fin mai, préconise que la visite d'aptitude ne soit plus systématique. C’est une des mesures préconisées pour réorganiser cette spécialité menacée par la pénurie.
Aujourd'hui, le code du travail prévoit une visite médicale obligatoire pour tous les salariés, avant l'embauche ou la fin de la période d'essai, pour vérifier leur aptitude au poste de travail. Une fois embauchés, en principe, les salariés ont une visite au minimum tous les deux ans. Cette consultation comprend un entretien et un examen clinique qui permet d'évaluer l'état de santé globale du salarié et de déterminer si il est apte pour le poste qu'il occupe. C’est aussi lors de cette visite que ce médecin spécialisé peut proposer des aménagements de poste. Des recommandations que les employeurs sont obligés de suivre.
Mais cette visite d’aptitude est remise en cause dans le rapport du député Michel Issindou, rendu public il y a quelques semaines. Sa principale recommandation est de supprimer la visite avec un médecin du travail au profit d’une simple visite avec une infirmière tous les 5 ans, excepté pour les professions à risque. Par exemple: les pilotes d'avion, les conducteurs de train ou les grutiers.
"Ces visites d'aptitude systématiques sont des formalités qui ne révèlent pas grand chose sur le risque au travail. Et dans le contexte actuel de démographie médicale, ces visites encombrent le travail des médecins du travail, qui seraient plus utiles à faire notamment de la prévention", explique le député.
Mais du côté des organisations syndicales, ce rapport fait grincer des dents. Elles craignent que la disparition de la visite d’aptitude nuise au salarié car il n’y aura plus de possibilité pour les médecins du travail de faire aménager le poste.
Selon les dernières données disponibles, on compte aujourd’hui un médecin du travail pour 3.500 salariés. Et leur pyramide des âges est vieillissante, avec un âge moyen de 55 ans.