Une banque néerlandaise arrête d'investir dans l'industrie du tabac
ABN AMRO, troisième conglomérat bancaire néerlandais, a annoncé qu'il retirait ses investissements dans les entreprises fabricantes de tabac.
Alors que la ministre française de la Santé a annoncé que le paquet de cigarettes pourrait coûter 10 euros d'ici trois ans, l'industrie du tabac pourrait être touchée au portefeuille dans un autre pays européen. La banque néerlandaise ABN AMRO a décidé de retirer ses investissements dans ce secteur d'activités, car il "n'est pas compatible avec les valeurs fondamentales de notre banque".
Le troisième plus gros établissement bancaire des Pays-Bas a annoncé avoir conclu un accord avec la Fondation néerlandaise du cœur, pour "joindre nos forces dans le combat pour un avenir sans tabac". Toutefois, la banque a précisé que les contrats "déjà conclus seraient honorés" mais qu'il n'y aura "aucune prolongation ni de nouveaux contrats signés".
Une première aux Pays-Bas, pas dans le monde
La banque accueille la moitié des 35 millions de capital de la Fondation et a assuré qu'elle l'aiderait à lever des fonds. Le directeur de la Fondation s'est réjoui de l'accord, espérant que "d’autres institutions financières suivraient bientôt et réviseront leurs politiques sociales".
C’est en effet une première pour une banque aux Pays-Bas. Le cas s’était déjà produit en Nouvelle-Zélande en 2016, où la banque ANZ avait arrêté de financer les entreprises fabricantes de cigarettes.
Aux Pays-Bas, 20.000 personnes meurent chaque année des conséquences du tabac (contre plus de 75.000 en France pour une population quatre fois supérieure). La section recherche d’ABN AMRO estime que le coût des maladies liées à la consommation de tabac est de 2.000 euros par personne chaque année. De son côté, l'OMS dénombre sept millions de morts par an dans le monde pour les mêmes raisons.