Agnès Buzyn promet de faciliter la fin de vie à domicile
La Ministre de la Santé accorde aux médecins généralistes l'utilisation d'un médicament permettant la sédation continue jusqu'au décès. Cette promesse suivait d'à peine quelques heures la recommandation de la Haute Autorité de Santé.
Dans 4 mois, les médecins généralistes devraient pouvoir accompagner dans de meilleures conditions leurs patients qui souhaitent finir leurs jours chez eux. Tel est l'engagement d'Agnès Buzyn aujourd'hui. L'ANSM modifiera dans ce délai l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du midazolam, le "médicament de première intention pour la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès", selon les termes de la Haute Autorité dans ses recommandations publiées ce matin.
Un médicament jusque là réservé à l'hôpital
Car jusqu'à présent, ce traitement était réservé à l'hôpital. Un cadre justement contesté depuis des mois par les médecins traitants. Début janvier, plus de 1000 praticiens avaient signé un texte pour soutenir un généraliste normand qui avait été provisoirement interdit d’exercice après avoir justement administré le Midazolam à plusieurs de ses patients en fin de vie. Il avait obtenu ce médicament, normalement réservé à un usage hospitalier, de manière irrégulière...
La Ministre a donc annoncé que ses services définiront aussi un parcours sécurisé prévoyant notamment, l’obligation pour le prescripteur de passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l’accompagnement et le suivi des patients.
"Il faut une décision collégiale"
Cette décision fait presque immédiatement suite aux recommandations de la Haute Autorité de Santé ce matin. Celle-ci soulignait notamment l'importance de cet "environnement" collectif. « Pour utiliser ce midazolam dans le cadre cette indication, il faut que ce soit fait après une décision collégiale qui est obligatoire et prévue par la loi, explique le Dr Pierre GABACH, Chef du service des bonnes pratiques professionnelles à la Haute Autorité de Santé. Il faut que ce soit en accompagnement d’une équipe de soins palliatifs, soit à coté soit par téléphone à distance, car le médecin ne peut pas être seul pour mettre en place cette sédation profonde. Il faut qu’il soit joignable 24h/24 et il faut un lit de repli à l’hôpital d’à côté au cas où il y aurait une difficulté dans cette sédation profonde à domicile. »
Malheureusement, ce relais théorique par des professionnels des soins palliatifs risque d'être freiné par le manque de soignants dans ce secteur. Une carence évoquée par le Ministère de la Santé dans son communiqué qui évoque " de nombreuses situations où les soins palliatifs ne sont pas mis en oeuvre, ou trop tardivement constituant une perte de chance pour la personne et son entourage".