Donner un organe de son vivant
L'Agence de biomédecine ne cesse d'encourager le don du vivant qui présente de nombreux avantages, dont pourraient bénéficier de nombreux patients en attente d'une greffe.
Don de son vivant : qu'est-ce que c'est ?
Le foie (dont on ne prélève qu'une partie) et le rein (que l'on prélève intégralement) sont les deux organes qui peuvent être donnés de son vivant. En 2016, sur 3.615 greffes rénales réalisées, 576 ont été réalisées grâce à un donneur vivant. Un espoir supplémentaire pour 17.700 personnes en attente de greffe.
Quand un patient souffre d'une insuffisance rénale chronique, ses reins ne filtrent pas correctement le sang de l'organisme. Une dialyse est alors mise en place. Une option vitale mais contraignante car les malades sont mobilisés jusqu'à trois jours par semaine durant quatre heures à chaque séance. On comprend donc que la greffe, lorsqu'elle est envisageable, est le meilleur traitement de l'insuffisance rénale chronique terminale.
Le prélèvement sur donneur vivant est autorisé en France depuis 1976. Le donneur peut être un membre de la famille du receveur : père, mère, frère ou soeur, oncle ou cousin... Et depuis la révision en 2011 de la loi de bioéthique de 1994, le donneur peut être aussi un proche, sans lien familial établi.
Le don d'organes est gratuit et librement consenti. Quel que soit le lien entre donneur et receveur, toute forme de pression psychologique ou financière est interdite par la loi de bioéthique. Le candidat au don doit également exprimer son consentement devant le président du tribunal de grande instance.
Donner un rein de son vivant
Examens cliniques, radiologiques, biologiques et psychologiques, le donneur doit faire un bilan médical complet préalable. Ce bilan permet de vérifier l'absence de risques pour lui et pour le receveur.
Quand tous les examens sont favorables, la greffe de rein peut enfin être programmée. Donneur et receveur sont convoqués le même jour, car les interventions doivent être réalisées simultanément.
Le don entre un frère et une soeur est un des cas de figure les plus favorables. Le traitement antirejet est allégé et les résultats sont meilleurs à très long terme. À court terme, la récupération de la fonction rénale est plus rapide lorsque le greffon provient d'un donneur vivant.
Donner de son vivant pour aider un proche malade
S'il n'est pas toujours évident d'en parler à son entourage, le don du vivant marque souvent pour les familles la fin d'un parcours médical difficile. Annick a choisi de faire un don d'organe à sa fille Sonia qui souffrait d'une insuffisance rénale chronique.
Près des trois quarts des greffons prélevés sur un donneur vivant sont encore fonctionnels dix ans après la greffe. Les résultats obtenus avec des reins prélevés sur donneur décédé sont plus variables, avec un taux moyen de survie du greffon d'environ deux tiers au bout de dix ans.