Les aidants, ces combattants silencieux du cancer
La Ligue contre le cancer a présenté ce 9 juin son cinquième rapport de l'Observatoire sociétal des cancers, consacré aux proches des personnes malades. Un Français sur dix aiderait une personne atteinte du cancer.
L’étude, réalisée avec l'institut Ipsos, dresse le profil des aidants des personnes atteintes de cancer. Selon elle, un Français sur dix aiderait actuellement une personne atteinte de cancer. Ces aidants sont, pour moitié, des femmes. Six sur dix exerceraient une activité professionnelle. Ils accompagnent un proche pour un soutien moral (pour 61% des personnes interrogées), pour un soutien médical (37%) tel que l’organisation des rendez-vous médicaux ou la gestion du dossier médical, pour une aide domestique (36%), ou pour les gestes quotidiens pour 32%.
Selon la Ligue, être aidant a fréquemment "des conséquences psychologiques, toujours violentes". "Les aidants vivent « en miroir » la maladie de leur proche atteint de cancer. Le moral des aidants fluctue selon l'évolution de la maladie, et par conséquent, du moral de leur proche malade. À chaque bilan de contrôle l'aidant partage l'angoisse de son proche et attend les résultats avec anxiété".
Un tiers des aidants accueilleraient le proche malade chez eux ou déménageraient à son domicile. Par ailleurs, des conséquences professionnelles sont souvent mentionnées par les sondés : environ 10% des personnes qui ont répondu à l’enquête "ont dû arrêter ou adapter leur activité professionnelle" (29% en cas d’hospitalisation à domicile), et 24% des étudiants affirment que ce rôle a "un impact important sur leur projet professionnel". Enfin, 5% des aidants professionnels indépendants auraient cessé leur activité professionnelle du fait de cette activité.
La Ligue note que "56% des aidants déclarent que l'aide occasionne des dépenses. 10% des aidants déclarent consacrer plus de 200 euros par mois en moyenne à l'aide apportée". Deux aidants sur dix finiraient le mois à découvert (quatre sur dix dans le cas d’une hospitalisation à domicile), et un sur dix s’endetterait du fait de son engagement (un tiers en cas d'hospitalisation à domicile).