Les internes français travaillent plus de 55 heures par semaine
C’est le résultat d’une enquête menée par l’Intersyndicale nationale des internes. Malgré quelques améliorations, le temps de repos obligatoire n’est toujours pas respecté.
55 heures de travail par semaine, pas de repos compensateoir pour 30% des internes, un interne sur quatre qui bénéficie du temps de formation légal. Tels sont les éléments qui ressortent de la dernière enquête de l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), dont les premiers résultats ont été publiés le 12 septembre, et à laquelle 8.000 étudiants ont participé.
55 heures, même si c’est illégal [depuis 2011, la loi prévoit que le temps de travail des internes ne doit pas dépasser 48 heures par semaine, ndlr], c’est à vrai dire une amélioration par rapport à la dernière enquête de 2012. Les internes travaillaient alors, en moyenne, 50 heures par semaine. L’Isni note toutefois que ce nombre cache "d’importantes disparités entre les spécialités".
30% ne prennent pas leur temps de repos
Là où le bât blesse particulièrement, c’est au niveau du temps de récupération. Légalement, un interne doit se reposer après une nuit de garde de 14 heures. Pourtant, "près de 30% des internes déclarent ne pas pouvoir prendre systématiquement leur repos de sécurité en lendemain de garde, alors qu’ils n’étaient que 21% dans cette situation en 2012" affirme l’Isni. A cause de ces cadences infernales, certains étudiants font un burn-out.
Les soignants "sont soumis à des risques psychosociaux définis comme les contraintes professionnelles susceptibles de dégrader l’état de santé psychique d’un individu. Cette atteinte psychique peut entrainer une maladie mentale et/ou physique et avoir des conséquences professionnelles et sociales. L’exposition à ces situations de travail peut être responsable de l'apparition de troubles anxio-dépressifs, d’épuisement professionnel ou burn-out" précisait une enquête guidée par l’Insi sur la santé des jeunes médecins publiée en 2017.
Un quart n’ont pas la formation adéquate
Du côté de la formation universitaire, les chiffres ne sont pas non plus encourageants. En effet, "seul un interne sur quatre déclare pouvoir prendre systématiquement ou souvent sa demi-journée de formation universitaire" affirme l’intersyndicale.
Aujourd’hui, l’Isni réclame :
- la "mise en place systématique et contrôlée des tableaux de service"
- "la réévaluation voire la suspension des agréments des terrains de stage ne respectant pas le repos de sécurité"
- "la publication du temps de travail moyen par service hospitalier avant les choix des stages semestriels"
- la "reconnaissance financière du temps de travail effectif"