Quinze nouvelles mesures contre la souffrance des étudiants en santé
Les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ont présenté quinze mesures pour améliorer la prise en charge des étudiants en santé.
Stages mieux encadrés, examens assouplis, structures d'écoute renforcées… Agnès Buzyn et Frédérique Vidal ont présenté mardi 3 avril les mesures phares d’un rapport sur la souffrance des étudiants en santé, commandé à la psychiatre Donata Marra. Le Dr Marra devait notamment "identifier [les] risques auxquels ces étudiants sont confrontés" et proposer des solutions pour "améliorer [leur] prise en compte tout au long de la formation". Ce document "confirme l'ampleur des difficultés et l'urgence à agir", ont affirmé les deux ministres dans un communiqué.
Repenser les cursus pour sortir d'une logique de compétition
Parmi les quinze "engagements" annoncés figure notamment "l'évaluation systématique des lieux de stage par les étudiants", avec la possibilité d'un "réexamen de l'agrément ou des conventions" si la note est "insatisfaisante". Sont aussi évoquées dans le rapport les conditions de travail des stagiaires. Agnès Buzyn et Frédérique Vidal ont annoncé vouloir instaurer le "respect strict du repos de sécurité" et la "limitation à 48 heures du temps de travail hebdomadaire".
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Le document prévoit par ailleurs de "repenser les cursus" pour "sortir d'une logique de compétition", en particulier concernant les épreuves classantes nationales (ECN), qui déterminent la spécialité des futurs internes. Des épreuves dont les ministres souhaitent la "disparition dans leur forme actuelle". Une "cellule nationale d'évaluation des situations exceptionnelles" doit également être mise en place pour permettre aux étudiants de changer d’orientation "en dehors des règles liées au classement à l'ECN".
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Les ministres ont en outre indiqué que l'ensemble des formations en santé devront désormais inclure "un module transversal concernant les risques psycho-sociaux et la gestion du stress". Chaque faculté disposera de plus d’une "structure d'accompagnement" pour faciliter le "dépistage des signes de souffrance mentale" et "l'obtention d'un avis psychiatrique".