Antibiorésistance : le gouvernement annonce le premier comité interministériel pour la santé
Pour répondre au problème majeur de l’antibiorésistance, le gouvernement annonce ce 17 novembre la création d'un premier comité interministériel pour la santé.
A la demande du Premier ministre, le premier comité interministériel pour la santé consacré à l’antibiorésistance annonce les grandes ligne de sa feuille de route, visant à diminuer la consommation d’antibiotiques de 25% d’ici 2018 et à réduire les conséquences sanitaires et environnementales de l’antibiorésistance.
"Un programme de sensibilisation à la prévention de l’antibiorésistance sera créé. L’accent sera notamment porté sur l’éducation pour la santé des jeunes et l’information des propriétaires d’animaux", indique le communiqué du ministère de la Santé.
Il est prévu une "amélioration de la formation des professionnels de santé au bon usage des anti-infectieux, le renforcement de l’encadrement de la prescription des antibiotiques". Les conditionnements des médicaments seront modifiés "afin d’insérer un message de mise en garde et de mieux les adapter aux durées de traitement". Des mesures de prévention seront développées, "en particulier la vaccination" poursuit le communiqué.
Stratégies thérapeutiques et mesure de surveillance
De nouvelles stratégies thérapeutiques seront développées. De plus, un comité technique de l’antibiorésistance sera mis en place "afin de valoriser les nouvelles technologies, de préserver les anciennes, et d’améliorer leur mise à disposition des professionnels de médecine humaine et vétérinaire".
Enfin, le comité prévoit de mesurer et surveiller l'antibiorésistance grâce à un "renforcement des réseaux de surveillance" et la "création d’un réseau de surveillance en s’appuyant sur des structures françaises existantes, en collaboration avec l’OMS et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE)".
Parallèlement, le ministère des Affaires étrangères présentera au niveau européen sa volonté "d'interdire universellement l’usage des antibiotiques en tant que promoteurs de croissance en élevage, et de porter au niveau européen un projet de mécanisme d’encadrement spécifique, associé à un modèle économique soutenable, pour le développement de nouveaux produits", conclut le communiqué.
L’antibiorésistance pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Chaque année en France, 12.500 décès sont liés à une infection à bactérie résistante aux antibiotiques, selon le ministère de la Santé. A l’échelle mondiale, les résistances microbiennes seraient actuellement responsables de 700.000 morts par an selon l'OMS.