Traitements contre l'hypertension : efficaces, mais souvent trop chers
Dans un récent avis, la Haute Autorité de Santé (HAS) révèle son évaluation des médicaments contre l'hypertension. La HAS estime qu'ils ont leur place d'un point de vue médical, mais qu'ils affichent des écarts de prix non justifiés.
C'est la première fois que l'HAS réalise une évaluation de l'efficience, c'est-à-dire le rapport entre l'efficacité médicale et le coût économique, pour les antihypertenseurs. L'hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque d'accidents cardiovasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux. Elle concerne plus de 14 millions d'adultes en France avec 1,2 million de nouveaux cas par an. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que l'HTA aurait été responsable de 18% des décès dans les pays riches en 2004 et de 45% des décès d'origine cardiovasculaire. Aujourd'hui, il existe plusieurs types de traitements.
Dans son évaluation médico-économique, l'HAS a comparé les cinq principales classes d'antihypertenseurs qui ont démontré leur efficacité en termes de morbi-mortalité cérébro et cardiovasculaire :
- les diurétiques thiazidiques (DIUth) ;
- les bêtabloquants (BB) ;
- les inhibiteurs calciques (ICa) ;
- les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ;
- les antagonistes de l'angiotensine II (ARA II), les plus prescrits.
Mis à part les bêtabloquants, pour lesquels l'HAS émet un bémol, affirmant qu'ils "ne sont pas efficients en l'absence de complications cardiovasculaires. Ces résultats sont en concordance avec les recommandations étrangères", elle estime que globalement les autres traitements "ont à ce jour une place dans la stratégie thérapeutique d'instauration de traitement dans l'hypertension non compliquée. Les DIUth, IEC, ICa sont à considérer en priorité en instauration de traitement, car ils permettent de rendre maximal le bénéfice collectif net attendu du traitement de l'hypertension."
Des traitements efficaces mais aux écarts de prix injustifés
Ces traitements permettent d'éviter nombre d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), nombre de crises cardiaques. Mais les écarts de prix pratiqués par les différents laboratoires seraient totalement injustifiés au regard de leurs bénéfices cliniques. Et les plus chers sont loin d'être les plus efficaces. Les ARA II sont globalement deux fois plus chers que les autres. En conclusion, l'HAS invite les pouvoirs publics à harmoniser les prix de ces traitements qui représentent un coût de 2,3 milliards d'euros par an pour l'Assurance-maladie.
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