Le médicament Androcur multiplie le risque de méningiome
Selon une étude, ce dérivé de la progestérone augmente le risque de méningiome, une tumeur du cerveau généralement bénigne.
C'est un médicament pris par des milliers de femmes souffrant d'hirsutisme, d'endométriose ou d'acné... L'Androcur est aujourd'hui sur la sellette. Une étude menée par l'Assurance maladie et une équipe de Lariboisière, dévoilée il y a quelques jours, montre que la prise de ce médicament multiplie par sept le risque de méningiome chez les femmes traitées à fortes doses (plus de 3 g sur une période de six mois). Chez les patientes très fortement exposées (25 mg par jour pendant dix ans ou 50 mg par jour pendant cinq ans), le risque est multiplié par vingt.
Des méningiomes de bon pronostic
Les tumeurs liées à l'Androcur ont des caractéristiques particulières. Elles sont, plus souvent que les autres, multiples et situées en région frontale, dans la zone des nerfs optiques. A cause des compressions exercées par ce type de tumeur sur cette partie du cerveau, cela peut entraîner des troubles de la vision. Mais selon le professeur Sébastien Froelich, neurochirurgien à l'hôpital Lariboisière (AP-HP), qui a dirigé l'étude, ces méningiomes sont le plus souvent de bon pronostic. Dans la grande majorité des cas, la tumeur régresse à l'arrêt du traitement. Suite à cette étude, l'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a créé un comité scientifique temporaire pour redéfinir plus précisément les indications de ce médicament.